Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, est revenu sur la relation entre son pays et le Maroc après la crise de l'accueil illégal et sous une fausse identité du chef des milices séparatistes du polisario en début d'année. Nommé il y a à peine 4 mois en remplacement d'Arancha Laya Gonzales qui a fait les frais de sa gestion désastreuse des relations entre Rabat et Madrid avec l'accueil de Brahim Ghali via un deal avec l'Algérie, le nouveau chef de la diplomatie espagnole semble arriver doté d'une mission de réconciliation avec le Maroc. Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le ministre espagnol est revenu sur les relations tumultueuses entre son pays et son voisin du sud ces derniers mois, en affirmant que la crise est passée et que signaux envoyés par le Maroc le montrent de façon « claire ». « Nous constatons en effet une amélioration du contexte et les signaux que nous recevons du Maroc ces derniers mois sont positifs. Les messages publics du Roi Mohammed VI sont également très clairs » a déclaré José Manuel Albares. Le chef de la diplomatie a estimé que malgré cet épisode critique entre les deux pays, les relations diplomatiques sont restées « intactes », en référence à la poursuite du dialogue via les canaux diplomatiques entre les deux pays. « Nos relations diplomatiques restent intactes, notre ambassadeur est toujours à Rabat. La décision du retour à un fonctionnement normal de l'ambassade du Maroc à Madrid relève maintenant exclusivement des autorités marocaines », a-t-il affirmé au moment où l'ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich a été rappelée à Rabat depuis le début de cette crise et n'est toujours pas retournée en Espagne. Le Maroc, à travers le discours du Roi Mohammed VI, à l'occasion 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, a proposé d' »inaugurer une étape inédite » dans les relations avec l'Espagne, mais à condition que ces relations reposent sur « la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements ». L'accueil du chef des milices séparatistes sahraouies du polisario en cachette, sous une fausse identité, et en lui faisant éviter une condamnation par la justice espagnol pour « génocide » dans les crimes commis contre les Sahraouis non dissidents, avait créé une crise qui avait ébranlé la confiance et la solidité du partenariat entre les deux pays. « Maintenant que la communication est rétablie, le plus important est de travailler pour éviter la répétition de telles situations », a déclaré le nouveau chef de la diplomatie, en émettant une volonté de faire en sorte que la confiance soit rétablie après ce qui a été perçu au Maroc comme un coup de poignard dans le dos. Suite à cet épisode, le Maroc qui a déjà opéré un changement de cap dans sa politique extérieure en étant moins permissif et plus alerte, a mis un point d'honneur à faire savoir sa position vis à vis des parties souhaitant malmener son intégrité territoriale. « Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu'il n'accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés », avait déclaré le souverain dans son discours. « Nous affirmons être déterminés à maintenir résolument le cap », a-t-il asséné. « Nous sommes, de notre côté, prêts à ouvrir une étape nouvelle dans notre relation, fondée sur la confiance, la transparence et le respect des engagements pris », a déclaré le chef de la diplomatie espagnole en réponse aux attentes du Maroc à la suite de cette crise.