À l'occasion de la discussion et du vote du programme gouvernemental, l'opposition a décidé de voter contre ce projet présenté lundi par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant les deux chambres du Parlement. Pourquoi avoir voté contre ? Selon le président du groupe du Parti pour le Progrès et le socialisme (PPS) à la 1ème chambre, Rachid Hammouni, rangé dans l'opposition avec 22 sièges, le groupe a décidé de voter contre le programme gouvernemental pour avoir ignoré un certain nombre de secteurs clefs, notamment le secteur du tourisme qui souffre encore et toujours des effets de la pandémie. Dans une déclaration à Hespress, le politicien a souligné que le programme présenté par le chef du gouvernement « ne comportait pas de chiffres ni de calendrier pour la réalisation des promesses avancées », notant que le programme « n'expliquait pas comment il va traiter un certain nombre de dossiers chaud, notamment la réforme de la Caisse de retraite et du fonds de compensation, en plus du fait d'avoir ignoré le dossier des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF ». Le président du groupe PPS à la Chambre des représentants s'est même interrogé sur la capacité du gouvernement à créer un million d'emplois, considérant que 4% de la croissance promise par le Chef du gouvernement ne permet pas d'atteindre ce nombre d'emplois. L'USFP, qui a gagné 35 sièges au parlement, compte également voté contre le programme d'Aziz Akhannouch à en croire une source de premier plan au sein du groupe USFP à la 1re chambre. Notre source a révélé à Hespress que le groupe votera contre le projet qu'il estime plus, « rédactionnel et comprend beaucoup de répétition », selon lui. Sans surprise, Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD au sein de la 1re chambre (13 sièges) a également confirmé à Hespress que le groupe votera contre le programme gouvernemental, préférant en clarifier les raisons lors des discussions autour du programme. Conformément aux dispositions de l'article 88 de la Constitution, et aux dispositions du Règlement intérieur, la Chambre des représentants tiendra ce mercredi 13 octobre à partir de 19h, une séance plénière qui sera consacrée à la réponse par le Chef du gouvernement aux interventions des groupes et du groupement parlementaires à l'occasion de la discussion du programme gouvernemental. Réponse qui sera suivie juste après par le vote du programme gouvernemental. Bien que le système interne de la Chambre des représentants stipule que « la discussion générale du projet de programme gouvernemental se déroule dans un délai d'au moins trois jours et ne dépassant pas les cinq jours », les groupes parlementaires ont convenu d'accélérer la procédure de discussion afin que le gouvernement ait le temps de préparer le projet de loi de finances et de le présenter au parlement. Selon le dernier alinéa du chapitre 88 de la Constitution, « le gouvernement est investi, après avoir obtenu la confiance de la Chambre des Représentants, exprimée par le vote à la majorité absolue des membres composant ladite chambre, en faveur du programme du gouvernement ». C'est faisable puisque le gouvernement d'Akhannouch dispose d'une majorité confortable à la Chambre des représentants, avec 102 sièges pour le Rassemblement national des indépendants (RNI), 86 sièges pour le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et 81 sièges pour le Parti de l'istiklal en plus du soutien probable d'autres groupes parlementaires, à l'image du Mouvement populaire (MP) ou encore l'Union constitutionnelle (UC).