La mise en œuvre de l'accord conclu entre les Affaires étrangères marocaine et israélienne pour relever le niveau de représentation diplomatique entre les deux pays s'est traduite par la « promotion » de David Govrin, de chargé d'affaires au Bureau de liaison israélien à Rabat au rang d'ambassadeur auprès du Royaume du Maroc. Or, l'emploi du terme « nomination » a créé une polémique juridique. Coutumes diplomatiques obligent. En effet, des experts juridiques ont critiqué l'emploi du terme « nomination » contenu dans le tweet du chargé d'affaires du Bureau de liaison israélien au Maroc, David Govrin, étant donné que la nomination officielle des ambassadeurs se fait après la présentation des lettres de créance au chef de l'Etat ou au ministre des Affaires étrangères du pays où ils sont accrédités. اتشرف ان اشارك متابعي واصدقائي من جميع انحاء العالم خبر تعييني كسفير رسمي لدولة اسرائيل بالمغرب. اشكر بهذه المناسبة كل شركائنا بالمغرب وخارجه على مجهوداتهم لارساء السلم والسلام. سوف نتابع عملنا للسير نحو تطوير العلاقات المشتركة لصالح البلدين الشقيقين. — Dr. David Govrin (@DavidGovrin) October 10, 2021 Alors que cette annonce a été faite de manière unilatérale, des sources bien informées ont affirmé à Hespress qu'il n'y a rien d'officiel sur ce qu'a annoncé le chargé d'affaires du Bureau de liaison israélien au Maroc jusqu'à présent. Et ce, compte tenu de la procédure juridique et diplomatique qui régit le processus de nomination des ambassadeurs étrangers au Royaume qui consiste pour tout futur ambassadeur étranger dans le pays en la présentation de ses lettres de créance au ministère des Affaires étrangères avant d'être reçu par le roi Mohammed VI à titre officiel. La promotion de Govrin n'est qu'un début Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a commenté, dans une déclaration à Hespress, la publication du Bureau de liaison israélien au Maroc en disant : « Pas de commentaire ». À ce propos, le politologue Mohammed Chaqir a considéré que « la normalisation complète des relations diplomatiques n'est qu'une question de temps, car elle scellée dans le cadre de l'accord bilatéral entre Israël et le Maroc signé avec la bénédiction des Etats-Unis », notant que « les relations entre les deux pays évolueront vers une pleine coopération ». Chaqir a expliqué, dans une déclaration à Hespress, que « David Govrin était, en fait, un ambassadeur et que les deux pays ont décidé d'attendre le moment opportun pour l'annoncer ». Le politologue a souligné, dans ce sillage, que « la promotion du directeur du Bureau de liaison israélien au Maroc, David Govrin, au rang d'ambassadeur pourrait précéder la visite du ministre israélien de la Défense au Royaume ». Le même chercheur a estimé que « de nombreuses démarches suivront cette décision d'une manière régulière. Ceci dans le cadre d'une normalisation volontaire qui prend du temps, à travers la tenue progressive de rencontres bilatérales et de visites pour préparer l'opinion publique marocaine à accepter ce type de relations politiques, qui comprendra également les dimensions militaire, économique et diplomatique ».