Le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a défendu, jeudi au siège des Nations Unies à New York, « l'administration espagnole » qui a autorisé l'accueil du chef des milices du Polisario, Brahim Ghali, précisant attendre les résultats de l'enquête de la justice en cours. Sanchez a réitéré l'argument ressassé par les officiels Ibériques depuis le déclenchement de la crise avec le Maroc, à savoir que le « gouvernement a réagi à une crise humanitaire », avant de nuancer son propos en appelant « à attendre les résultats de l'enquête sur la falsification de son passeport ». Depuis le siège de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, Sanchez a révélé certains des détails de l'incident diplomatique qui a provoqué la crise politique la plus grave entre les « voisins méfiants », selon ses termes. Il a dans ce sens déclaré que « l'Espagne a sauvé une personne qui était sur le point de mourir », ajoutant que « c'est le seul argument avec lequel le gouvernement a justifié l'entrée de Ghali sur le territoire espagnol ». Evitant de parler de son implication dans la réception du chef du « Polisario », Sanchez a souligné « la nécessité de poursuivre les enquêtes concernant le faux passeport diplomatique (avec lequel Ghali s'est introduit en Espagne Ndlr) afin que l'image globale soit claire », sans pour autant faire référence à la responsabilité de l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, dans l'orchestration de l'opération. Arancha Gonzalez Laya, faut-il le rappeler, fait l'objet d'une enquête sur les conditions de l'accueil en avril dans le pays du chef du Front Polisario « pour y être soigné du Covid-19 ». Un juge d'instruction du tribunal de Saragosse (nord-est), ville où avait atterri Brahim Ghali, « a décidé de convoquer l'ex-ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya pour l'auditionner dans le cadre de l'enquête judiciaire sur l'affaire Ghali », a indiqué mardi dans un communiqué le tribunal régional d'Aragon (nord-est). Cette enquête a été ouverte en raison de la possible commission d'un délit de prévarication et a pour but de « vérifier les circonstances de l'entrée en Espagne de Brahim Ghali », a ajouté le tribunal. Selon les médias, la justice cherche à savoir pourquoi Ghali a été exempté de contrôle de son passeport lors de son arrivée. Aucune date n'a été fixée pour le moment pour l'audition de l'ex-ministre, qui a quitté le gouvernement de Pedro Sanchez en juillet après un remaniement. Le chef du Polisario était arrivé le 18 avril dans le plus grand secret à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni d'un « passeport diplomatique ».