Abdelillah Benkirane, ou Benky pour les intimes, ex Premier ministre et ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), est sorti de son silence ce dimanche pour lancer une attaque au vitriol sur sa page Facebook à l'encontre de Aziz Akhannouch, chef du Rassemblement national des indépendants (RNI). « Si Akhannouch n'a ni la carrure ni la personnalité politique pour devenir Premier ministre » a déclaré Benky d'un ton dépassé et loin de faire l'unanimité dans les réseaux sociaux, tant on sentait l'ex SG du PJD aigri et tout d'amertume. Mais faut-dire que cette rancune date depuis lurette. On se souvient qu'à peine déposé de ses deux ex fonctions (Chef du gouvernement et SG du PJD en 2018, il avait eu cet écart de langage lors du sixième congrès de la jeunesse du PJD à l'encontre de Aziz Akhennouch « Je ne vois pas d'objection à ce que Ssi Akhennouch aspire à gagner les élections 2021, mais il faut qu'il nous dise qu'elle est la voyante qui lui a dit ça ». Dimanche, dans sa lancée il a vivement critiqué la personne d'Akhannouch. « La présidence du gouvernement a besoin d'une personnalité politique honnête, qui a le charisme et la capacité d'expliquer aux gens ce qu'il faut faire et de prendre des décisions qui peuvent être dures, mais dans l'intérêt du peuple et de la société, et elle a besoin de politiciens qui portent des responsabilités et ont un passé qui les défend, et quand ils parlent, les gens les écoutent et leur répondent ». Aziz Akhanouch n' a pour destinée que d'être ministre sans plus comme, Moulay Hafid Elalamy et Mohamed Benchaâboun. Mais ce brave Benky dans sa sortie désespérée de remettre l'aura égaré du PJD dans le bain aura dénigré bien plus que cela. En plus d'avoir remis en cause l'éligibilité du chef du RNI à la tête du prochain gouvernement, il a rappelé " au peuple marocain" les boycotts (Ifriquia, Sidi Ali et Centrale Laitière) et on aurait même perçu un appel à la récidive. Dans son réquisitoire ou brûlot où il était bien plus auprès de sa personne « Ana, Ana...) et où il n' a eu de cesse de casser du sucre sur le dos du Chef du RNI. « Aziz Akhannouch n'a ni culture, ni idéologie, ni passé politique historique, n'a pas de parti politique, il n'a que l'argent ». Benkirane a affirmé que c'était lui, qui avait fait en sorte que le RNI rejoigne le gouvernement qu'il dirigeait après les élections législatives de 2011. Il aura noté n'avoir vu Akhannouch qu'en quelques rares occasions durant son mandat. Benky reproche au chef du RNI d'être la cause de ce qu' il a appelé le « blocage » qui a empêché Benkirane de former un gouvernement après les élections de 2016 et a poursuivi en affirmant qu'Akhannouch a embauché sans le nommer un « baltaji » (malabar du genre homme de main, servi, sbire...) laissant deviner en l'occurrence, le premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Ce à quoi, au demeurant, ce dernier a refusé de donner le moindre avis, se contentant de dire à Hespress : » Pas de commentaire ». Aussi, la réponse à cette diatribe nous est parvenue de Mohamed Aujar, éminent dirigeant du RNI, qui a déclaré lors d'une réunion du parti à Bouarfa : « La grande sympathie dont jouit le Parti du Ralliement, en particulier son leader Aziz Ahannouch, constitue une grande pression psychologique sur certaines parties, qui ne comprennent pas ce succès, et ne comprennent pas que c'est un succès qui est venu avec la raison, l'écoute, l'humilité et l'honnêteté ». Aujar a en outre ajouté : «Nous n'allons pas glisser et échanger des querelles et des injures, car nous sommes un parti propre et le parti des enfants du peuple. Je vous le dis, que Dieu puisse guérir ces patients et les prendre en mains », ajoutant : Nous voulons que ces élections soient une opportunité de compétition entre programmes économiques et sociaux, et non d'échange d'insultes et de calomnies. Nous pardonnons cela, mais que voulez-vous, notre succès met la pression sur eux ».