Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a dénoncé ce lundi « les violations liées à la révision des listes électorales », « les pressions subies par ses militants et ses candidats de la part des concurrents et de certains hommes et agents des autorités » ainsi que « l'usage massif de l'argent ». Dans un communiqué, le Secrétariat général (SG) du PJD rappelle avoir tenu, dimanche 29 août, une réunion extraordinaire présidée par le Secrétaire général, Saâd Eddine El Otmani, durant laquelle il a examiné les récentes évolutions en relation avec les recommandations et les parrainages du parti, mais également ce qu'il a qualifié de «pressions subies par ses militants et ses candidats de la part des concurrents et de certains agents des autorités locales». Le SG du PJD exprime «sa reconnaissance des efforts considérables déployés par les différentes instances du parti pour couvrir tous les arrondissements législatifs, régionaux et communaux qui ont un mode de scrutin proportionnel ». Et ce, «malgré les contraintes liées aux pressions exercées par certains rivaux, auxquelles se sont mêlés des hommes et des agents des autorités locales», soutient-il. Considérant que ces « agissements » sont « incompatibles avec la neutralité qui devrait caractériser la relation entre les autorités locales et les différentes instances politiques participant aux élections », le SG du PJD affirme qu'ils ont impacté le parti dans le milieu rural. « Ces pressions ont eu un impact clair sur le taux de candidature du parti en raison de ce qu'ont subi les militants du parti et ses candidats que ce soit par des menaces et des intimidations ou par des promesses et des tentations de certains concurrents et de certains hommes et agents des autorités », peut-on lire sur le communiqué du PJD. Révision « louche » des listes électorales Réitérant sa « dénonciation des différentes violations liées à la récente révision exceptionnelle des listes électorales générales, qui s'est accompagnée des «débarquements» sans précédent qui ont entraîné une augmentation du nombre de nouveaux électeurs inscrits dans certaines communes avec des proportions impressionnantes », le PJD considère qu'elles «soulèvent plus d'une question». D'autant plus, affirme-t-il, qu'«en plus des radiations qui ont été effectuées sous couvert légal formel et en violation de l'esprit et des exigences de la loi». Pour les dirigeants du PJD, «la révision des listes électorales a ignoré le fait que l'inscription sur les listes électorales est l'origine et le devoir». Notant dans ce sillage que « l'objectif de la révision exceptionnelle est d'ouvrir la voie au dépôt de nouvelles demandes d'inscription et au transfert de l'inscription dans le cadre des contrôles légaux et du respect des procédures », le SG du PJD a affirmé que cette opération « a été saisie comme une occasion pour effectuer des radiations sélectives visant un groupe de membres et de dirigeants du parti ». L'usage de l'argent bat son plein Le SG du PJD exprime son étonnement et sa profonde inquiétude concernant la poursuite de l'usage massif et affreux (laid) de l'argent, qui est devenu sur toutes les lèvres parmi l'opinion publique et les organes politiques, et qui a fait l'objet d'une mise en garde dans un précédent communiqué signé avec d'autres partis. Et ce, sans que les autorités compétentes n'aient pris l'initiative d'ouvrir une enquête à ce sujet afin de lutter strictement contre ces pratiques indignes qui violent les dispositions légales liées à la fixation des plafonds des dépenses des campagnes électorales de chaque scrutin. Ces pratiques violent également, selon la même source, le principe de l'égalité des chances entre concurrents et nuisent à l'intégrité et à la crédibilité des processus électoraux et les informations répandues concernant l'usage massif de l'argent soulèvent des questions légitimes sur sa source et les parties qui se cachent derrière. Soulignant que les prochaines élections électorales sont censées constituer une étape de consolidation du processus de construction démocratique dans notre pays, le SG du PJD affirme que cela « nécessite de le protéger de toutes pratiques honteuses et abusives qui pourraient conduire à remettre en cause son intégrité et sa crédibilité ». Appel à la mobilisation Dans ce contexte, nous appelons à prendre les mesures urgentes nécessaires pour remédier, avec la rigueur requise, à tous ces déséquilibres, y compris la nécessité pour les autorités locales de respecter l'impartialité requise conformément à la loi durant toutes les étapes du processus électoral. Et ce, indique la même source, «à compter de la période de campagne électorale et se terminant par la protection des bureaux de vote pendant les processus de vote et de dépouillement et permettre aux observateurs de faire leur devoir». Le PJD enjoint ses militants et ses sympathisants de rester vigilants, de communiquer avec les citoyennes et les citoyens, de respecter les exigences légales liées aux campagnes électorales et de faire face aux violations par des moyens légitimes et légaux. Il appelle également à «une mobilisation globale le jour du scrutin pour mener à bien le devoir de surveiller le vote et le dépouillement, afin d'assurer l'intégrité et la transparence du processus électoral et de préserver le caractère sacré des urnes et de leurs résultats». S'agit-il d'un warning à prendre en considération ou d'un recours à la victimisation comme stratégie de campagne ?