La menace que représente le groupe terroriste Daech pour la paix et la sécurité internationales, et notamment son expansion « alarmante » en Afrique, inquiètent de plus en plus. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est exprimé sur la question lors d'une réunion au niveau ministériel, jeudi, présidée par le ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar. Les Quinze ont, à l'occasion, suivi des exposés du chef du Bureau des Nations Unies de la lutte contre le terrorisme (UNOCT), Vladimir Voronkov, et de la directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité de l'ONU contre le terrorisme, Michèle Coninsx, avant de faire part d'une profonde préoccupation que Daech et d'autres groupes terroristes continuent d'exploiter les perturbations, les griefs et les reculs en matière de développement liés à la pandémie de Covid-19. Daech « pourrait retrouver la capacité de lancer ou d'orchestrer des attaques terroristes internationales », ont-ils relevé en conférence de presse, exprimant leurs inquiétudes quant à « l'expansion alarmante de l'EIIL (Daech) dans de nombreuses régions, y compris en Afrique ». L'influence croissante de l'EIIL (Daech) en Afrique pourrait avoir des implications de grande portée pour le la paix, la sécurité et la stabilité de la région », ont-ils dit. Et de déplorer les attaques continues contre des civils, des villes et des camps militaires par les affiliés régionaux de Daech tels que l'EI dans la province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP), l'EI dans le Grand Sahara (ISGS) et l'EIIL en Afrique centrale, et ont exprimé leur inquiétude concernant la présence et la menace de l'EIIL-Khorasan. Tout en soulignant « l'importance d'une approche holistique de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent propice au terrorisme, menée conformément au droit international applicable, ainsi que des efforts visant à aborder les dimensions de la gouvernance, de la sécurité, des droits de l'homme, de l'humanitaire, du développement (…) », le CS de l'ONU a alerté contre l'utilisation croissante par Daech et ses financiers des technologies de l'information et de la communication (TIC), y compris les technologies émergentes, telles que les actifs virtuels et autres moyens anonymes de transactions monétaires ou financières. A cet égard, les Quinze ont exhorté tous les Etats membres à s'acquitter de leurs obligations de criminaliser le financement du terrorisme, ainsi que de renforcer la capacité de leurs systèmes de surveillance financière et de réglementation afin de priver Daech et ses financiers de l'espace nécessaire pour exploiter et lever des fonds.