L'ensemble des pratiques et des cérémonies en usage au Maroc quant à « l'Achoura » ont des racines si ancrées que ce n'est pas demain la veille que cette fête risque de disparaitre. D'ailleurs des citoyens pour la plupart des femmes et jeunes ados ont bravé les restrictions de l'état d'urgence pour célébrer l'Achoura. Mercredi soir, un certain nombre de quartiers de la ville de Casablanca, en particulier les plus populaires, ont vu ces citoyens violer la panoplie de mesures restrictives pour célébrer l'Achoura, les femmes en entamant les chansons de circonstances dans les espaces publiques jusqu'à, bien après le couvre-feu tandis que les ados et autres mineurs, n'ont pas manqué l'occasion pour mettre le feu à des pneus et surtout "s'éclater » avec l'utilisation de divers types de pétards. La fête a battu son plein jusque très tard dans la nuit et malgré l'interdiction de sortir après neuf heures du soir dans le cadre des mesures restrictives pour limiter la propagation du coronavirus, les quartiers populaires, comme Sidi Moumen, Hay El Hassani et Hay Moulay Rachid... ont volontiers déroger à la règle. Une violation de la loi d'exception caractérisée par des femmes et filles rassemblées aux portes des maisons en groupes pour chanter et danser et des adolescents qui ont fait feu de tout pneus si l'on peut dire et fait usage de pétards. On imagine que ce charivari a fini par attirer les autorités et forces de l'ordre, (membres des forces auxiliaires, des services de sécurité, protection civile ), sont intervenues rapidement dans plusieurs quartiers pour éteindre les « foyers» et ramener l'ordre en sommant de retourner à leurs foyers. Mais parfois ces sommations tournent au drame. Photo Mounir Mehimdate C'est ainsi que dans certains quartiers, des rébellions ont eu lieu plus ou moins graves faisant des blessés parmi les forces de l'ordre comme à Mohammedia à El Alia où même un policier a été sérieusement touché à l'œil après avoir que des véhicules de police et de la protection civile ainsi que du délégataire SOS (déchets ménagers) fussent caillassés par des voyous qui refusaient d'obtempérer. Au matin de ce jeudi matin, d'autres pratiques bien plus préoccupantes ont débuté à travers les célébrations de Zamzam qui consistent à se jeter des œufs et de s'arroser ou de s'asperger d'eau parfois mélangée à de l'acide, d'où des risques de brûlures et d'accentuer la propagation du virus de Dame Covid. Fort à parier que les Forces de l'ordre ne devraient pas trouver de répit et seront sollicités au courant de cette journée puisqu'ils auront à intervenir pour ramener de l'ordre. Photo Mounir Mehimdate