Sur fond de tentatives d'évasion des mineurs et d'une forte dénonciation des associations des droits humains, les autorités du préside occupé de Sebta ont poursuivi l'expulsion des mineurs non accompagnés vers le Maroc. Les opérations d'expulsion des mineurs non accompagnés à partir de la ville occupée de Sebta se sont poursuivies pour la troisième journée consécutive. Conformément à un accord entre les autorités espagnoles et leurs homologues marocaines, ces opérations ont débuté vendredi au milieu d'une vague de dénonciation de la part des associations des Droits Humains, notamment, Save the Children. « Les autorités espagnoles doivent veiller à ce que les enfants qui sont entrés sur son territoire de « Ceuta » (Sebta, Ndlr) ces derniers jours soient protégés et n'aient pas été renvoyés illégalement au Maroc », a exhorté Save the Children. La directrice du plaidoyer chez cette ONGI, qui défend les droits de l'enfant à travers le monde, Catalina Perazzo, a précisé que « Ces enfants doivent être immédiatement protégés et leurs besoins doivent être évalués pour identifier les plus vulnérables d'entre eux et s'assurer qu'ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin. De nombreux enfants fuient les conflits, les attaques ou la pauvreté aggravée par la pandémie de COVID-19 ». L'expulsion des mineurs dénoncée par les ONG « Les autorités espagnoles doivent veiller à ce que les enfants ne soient pas refoulés de l'autre côté de la frontière, mais qu'ils remplissent leurs obligations légales d'accueillir les enfants qui ont traversé le territoire espagnol et européen. Ils doivent, avec l'UE, développer un mécanisme adapté aux enfants aux frontières. Ils doivent, avec d'autres pays de l'UE, élaborer une politique migratoire globale qui ne dépende pas de l'endiguement et imposer la responsabilité aux pays africains », a souligné Catalia Perazzo. « Les approches espagnole et européenne devraient renforcer les itinéraires légaux et sûrs de migration et les mécanismes obligatoires communs de partage des responsabilités, afin de garantir des réponses rapides à ces situations. Dans le même temps, les gouvernements doivent travailler avec les pays d'origine et offrir à tous les enfants une éducation de qualité et la chance d'une vie meilleure », a-t-elle soutenu. Le processus d'expulsion se poursuit, ignorant la vague de dénonciations d'associations de défense des droits de l'Homme ainsi que la volonté exprimée par certains enfants, dont une soixantaine ont essayé de s'échapper préférant les rues de Sebta que de revenir au Maroc, selon les médias locaux. L'enquête du parquet ignorée Rappelons qu'une enquête a été ouverte, samedi, par le procureur de la République de Sebta pour élucider les circonstances dans lesquelles le ministère de l'Intérieur renvoie ces groupes d'enfants au Maroc. Le procureur de la République du préside occupé de Sebta n'était pas informé du projet d'expulsion des mineurs vers le Maroc, et qu'on s'est contentait de l'envoi d'un simple message qualifié de « procédure générale » qui n'en précisait pas les conditions, ni le nombre d'enfants concernés, ni le moment et les circonstances de leur retour au Maroc, contrairement à ce que prévoit la loi, rapporte le quotidien espagnol ABC. « L'expulsion des mineurs marocains se déroule dans une grande confusion, et sans consulter le procureur de la République », souligne la même source en notant que plusieurs ONG espagnoles étaient en contact avec les autorités de Sebta pour organiser le processus de retour de ces enfants dans les meilleures conditions. Plusieurs associations espagnoles ont critiqué les expulsions, soulignant qu'elles violent la loi, et ne tiennent pas compte de l'intérêt supérieur de l'enfant, qui ne réside pas nécessairement dans le renvoi dans son pays ou sa famille, mais peut être obtenu dans le pays d'arrivée ou un pays tiers. Selon El Pais, les enfant seront reçus dans un centre pour mineurs à Martil, et leurs droits seront garantis jusqu'à ce qu'ils soient réunis avec leurs familles. La coopération marocaine avec la partie espagnole intervient en exécution de l'ordre royal de du premier juin dernier de régler « définitivement réglée » la question des mineurs marocains en situation irrégulière en Europe.