La nouvelle hausse des cas d'infection au Covid met en péril la future saison de football qui devrait débuter dans les semaines à venir. Si le huis clos a marqué la campagne précédente, celle à venir ne semble pas présager le retour total des supporters, avec le variant Delta qui continue à constituer un danger. Le football est désormais confronté à une autre saison de mandats et de protocole de masque et distanciations. Et si la variante Delta n'est pas enrayée par une forte augmentation des taux de vaccination, qui sait une implication des fans à 100% ? Les conséquences du coronavirus ont conduit à une crise considérable pour le football, avec des matchs suspendus ou annulés et des événements majeurs reportés. Depuis plus d'un an, les revenus des clubs sont fortement impactés par l'absence de supporters dans les stades et par des audiences TV plus réduites. Pour y faire face, les clubs se sont endettés massivement et leur capacité à rembourser cette dette reste incertaine. Plus fondamentalement, la valeur du football et son attractivité font désormais l'objet de débats dans un contexte où les stades sont vides depuis 15 mois. Le pass sanitaire, nécessaire dans plusieurs championnats En France, la pratique du football en club nécessitera d'avoir le certificat. Celui-ci sera en effet obligatoire pour reprendre la pratique du foot dans un club, a récemment annoncé la Fédération française de football. La FFF a par ailleurs programmé en août le début des compétitions nationales chez les amateurs. Pour les championnats régionaux et départementaux, arrêtés la saison passée dès octobre face à la pandémie de Covid-19, l'instance prévoit une rentrée « courant septembre ». « Cette reprise attendue est rendue possible par la mise en place du pass sanitaire dès les premiers entraînements et matchs de la saison », explique la FFF. Même son de cloche du côté de la Premier League, qui continuera d'explorer la possibilité d'une certification Covid pour accéder aux stades la saison prochaine, même si le gouvernement n'a pas l'intention de les rendre obligatoires dans l'immédiat. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a confirmé lundi que la certification ne serait pas obligatoire pour les sites sportifs en Angleterre alors qu'ils se préparent à revenir à pleine capacité à partir du 19 juillet, mais il est entendu que les clubs anglais de haut vol pourraient toujours utiliser le système lorsque la nouvelle saison commencera le prochain mois. La Botola dans le flou total Si des championnats comme la Liga ont précédemment autorisé le retour partiel des supporters, au Maroc, depuis l'apparition de la pandémie, les stades sont vides. Les professionnels du domaine ont exprimé leurs regrets face à la situation épidémiologique persistante au Maroc avec le nombre important d'infections au Covid-19 enregistré ces dernières semaines. Une situation qui impose une persistance de l'absence de supporters des tribunes dans les compétitions locales. Les rencontres de toutes les compétitions locales, toutes catégories confondues, se jouent à huis clos depuis le 4 mars dernier, sur décision de la Fédération royale marocaine de football et en coordination avec les autorités, afin d'assurer la sécurité de la famille footballistique contre l'infection au Covid-19. La crise du coronavirus a mis des bâtons dans les roues et il faudra plusieurs années pour revenir aux niveaux d'avant crise. Pendant ce temps, les investisseurs qui avaient misé sur la poursuite de la croissance ont perdu leur pari à court terme et probablement aussi à moyen terme. De lourdes conséquences pour l'avenir du football Cette crise sanitaire pose également la question de la gouvernance du football, qui opère actuellement à plusieurs niveaux différents. Le football est structuré en pyramide avec la FIFA au sommet, puis les confédérations continentales comme l'UEFA, puis les associations et ligues nationales. La crise sanitaire a mis à rude épreuve cette organisation et cette gouvernance en posant la question du partage des richesses créées dans un secteur qui ne croît plus. La récente tentative de création d'une ligue fermée (la Super League européenne) reflète la volonté de quelques clubs européens de redéfinir les conditions de partage de cette richesse. Cette remise en cause du système aurait eu des conséquences pour l'ensemble de l'industrie et c'est pourquoi les gouvernements nationaux, l'UEFA et la plupart de l'écosystème du football s'y sont opposés. La pandémie a exacerbé les tensions et les problèmes structurels du football, c'est-à-dire sa faible rentabilité et des disparités importantes entre les clubs. A court terme, la crise a bouleversé les stratégies des investisseurs qui avaient misé sur la poursuite de la croissance du secteur et des plus-values (transferts de joueurs...). La crise peut également amener certains clubs à se restructurer, voire à disparaître complètement.