Avec le football suspendu indéfiniment suite à la crise pandémique du coronavirus, les clubs et les ligues se retrouvent confrontés à la dure réalité de la crise financière. Un certain nombre de clubs sont déjà en train de prendre des mesures pour espérer, légalement, réduire les salaires et atténuer l'impact de ces pertes financières. L'heure est grave pour le ballon rond. Considérés comme la puissance financière du football, l'Europe se retrouve confrontée à des coupures budgétaires et certains des clubs du vieux continent seraient même au bord de la faillite. En France, où la législation locale le permet, certains clubs comme l'Olympique Lyonnais ont mis leurs joueurs en « chômage partiel », le gouvernement contribuant jusqu'à 6 000 € de salaire par mois. De son côté, le président du Paris Saint-Germain, Nasser El-Khelaifi penserait sérieusement à baisser le salaire de ses joueurs. Durant l'épidémie, tout comme la plupart des présidents de Ligue 1, comme il l'a expliqué au cours de la réunion de la LFP. Le Qatari aurait pris la décision de réduire la masse salariale du club, la plus conséquente du championnat français, afin de retrouver une croissance économique plus stable. « Si nous restons deux mois sans jouer, nous pouvons redresser la situation », estime le président du syndicat des clubs de la L1 française, Bernard Caïazzo. « Si c'est quatre mois, mais que nous terminons nos compétitions domestiques et européennes, les clubs peuvent s'en sortir à condition que la saison prochaine se termine dans les délais », ajoute-t-il. Les joueurs se sacrifient En Allemagne, les joueurs du Borussia Monchengladbach et les officiels de club ont accepté de renoncer à tout ou partie de leur salaire pendant la crise, et d'autres emboîtent le pas comme le Bayern Munich ou le Borussia Dortmund. Par ailleurs, le président de la Bundesliga, qui génère plus de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, s'inquiète quant au futur du championnat allemand et espère que l'option huis clos sera bientôt envisagée. « Si on ne joue pas à huis clos dès que possible, ce n'est plus la peine de se demander si on fait un championnat à 18 ou à 20 clubs: parce que nous n'aurons même plus 20 clubs professionnels », explique Christian Seifert. À Barcelone, les joueurs ont également accepté de faire des sacrifices, comme l'a annoncé dimanche le président Jose Maria Bartomeu. En effet, un accord a été trouvé entre les représentants du vestiaire (Sergio Busquets, Lionel Messi et Gerard Piqué) et la direction pour réduire les salaires sans passer par un plan de chômage provisoire, qui affecterait tous les employés du club. La main tendue des Fédérations Au niveau national, la Liga envisage de réduire les salaires des joueurs de 20% en cas d'annulation pure et simple de la fin de saison. Dans ce sens, la Fédération espagnole a annoncé mercredi le déblocage de 500 millions d'euros pour venir en aide aux clubs professionnels de 1re et de 2ème division. En Angleterre, le championnat a été suspendu jusqu'au 30 avril au moins et cela pourrait durer beaucoup plus longtemps alors que la Grande-Bretagne se prépare à une augmentation des cas de Covid-19. Le championnat anglais ne fait pas exception La perte de revenus a durement touché les clubs, en particulier dans les trois divisions situées en dessous de la Premier League, et a soulevé la perspective que les clubs demandent aux joueurs d'accepter des reports de salaire. Selon certaines informations, Birmingham est devenue la première équipe du Championnat à le faire, cherchant à obtenir l'approbation des joueurs gagnant plus de 9000 euros par semaine pour bénéficier d'une réduction temporaire de 50%. « Comme pour d'autres secteurs, la crise actuelle de Covid-19 a de graves répercussions sur les finances du jeu », a indiqué un communiqué de l'Association Professionnelle de Football (PFA). « Plusieurs clubs ont déjà approché des joueurs en vue d'imposer des reports de salaire. Afin de faire face à cette situation, nous avons appelé à une réunion urgente avec la Premier League et l'EFL », ajoute le communiqué. Selon les rapports d'analyse comparative de l'UEFA, citées par le quotidien espagnol ESPN, les plus grandes ligues ont gagné 15,7 milliards d'euros en 2018. Ces dernières devaient gagner plus que cela en 2019-2020, mais avec la crise pandémique, les plus grandes ligues devront lutter pour maintenir le navire.