Cette compétition a été fondée par les plus grands clubs anglais, espagnols et italiens. L'UEFA doit présenter, lundi, sa réforme de la Ligue des champions pour contrer le projet. Douze grands clubs de football ont officialisé, lundi 19 avril, le lancement de leur «Super League», une compétition privée vouée à supplanter la Ligue des champions (LdC), une déclaration de guerre à laquelle l'UEFA a promis de répliquer en excluant les équipes dissidentes et leurs joueurs. «Douze des clubs européens les plus importants annoncent avoir conclu un accord pour la création d'une nouvelle compétition, "The Super League", gouvernée par ses clubs fondateurs. AC Milan, Arsenal, Atlético Madrid, Chelsea FC, FC Barcelone, Inter Milan, Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Real Madrid et Tottenham se sont unis en tant que clubs fondateurs », indique un communiqué qui précise que les clubs fondateurs recevront « un versement en une fois de l'ordre de 3,5 milliards d'euros». En réaction, l'UEFA doit se réunir, lundi, à partir de 9 heures, pour entériner une réforme de sa Ligue des champions, héritière de la Coupe des clubs champions fondée en 1955, censée couper l'herbe sous le pied des partisans d'une compétition privée. Cette réforme attendue à l'horizon 2024 a été bâtie en lien avec l'Association européenne des clubs (ECA) qui réunit les ténors du continent. Les principaux ingrédients de la réforme proposée sont connus depuis plusieurs mois : passage de 32 à 36 clubs, disparition des huit poules au profit d'un mini-championnat emprunté aux tournois d'échecs, cent matches supplémentaires et davantage de revenus. Les grands clubs poussant l'idée d'attribuer des places en fonction de l'historique européen et non plus seulement du mérite sportif, ce qui permettrait d'inviter des clubs comme Arsenal, Dortmund ou Liverpool même après une saison ratée. La «Super League», un projet qui bouscule le football Avant même l'officialisation de cette «Super League» privée et fermée, l'UEFA a rappelé qu'elle exclurait les clubs qui y participeraient. «Quelques clubs anglais, espagnols et italiens auraient l'intention d'annoncer la création d'une compétition fermée», a écrit l'instance dirigeante du football européen, dimanche, dans un communiqué cosigné par plusieurs fédérations et ligues nationales de football, qualifiant le projet de «cynique». «Les clubs concernés seront interdits de participation à toute autre compétition au niveau national, européen ou mondial, et leurs joueurs pourraient se voir refuser la possibilité de représenter leurs équipes nationales.» Déjà brandie en janvier par l'UEFA et la FIFA en raison d'une rumeur similaire, la menace d'une exclusion des clubs dissidents serait lourde de conséquences, puisqu'elle aboutirait à priver les joueurs concernés de toute carrière en sélection, alors même que les formations concernées par la Super League regorgent d'internationaux. L'organisation de l'Euro-2020 encore à préciser Lundi, l'UEFA devra aussi trancher une question tout aussi pressante : préciser enfin l'organisation de l'Euro-2020, déjà reporté d'un an et programmé du 11 juin au 11 juillet. A moins de deux mois du tournoi, personne ne sait s'il se tiendra bien dans douze villes de douze pays différents, comme imaginé par Michel Platini lorsqu'il dirigeait l'UEFA. Ce défi logistique, avant même la crise sanitaire, a tourné au casse-tête depuis que l'UEFA exige que chaque stade accueille du public malgré la pandémie de Covid-19, menaçant de délocaliser certaines rencontres. L'instance a accordé un ultime délai à Dublin, Bilbao et Munich, seules villes à ne pas s'être engagées à recevoir des spectateurs, promettant «une décision finale» ce lundi sur les matches qui y étaient prévus. A l'inverse, Budapest vise des tribunes pleines, Saint-Pétersbourg et Bakou des stades remplis à 50 %, et Amsterdam, Bucarest, Glasgow et Copenhague des jauges de «25 à 33 %». Rome, un temps menacée, a garanti un stade plein à « au moins 25 % » et accueillera bien le match d'ouverture Italie-Turquie le 11 juin. Londres, particulièrement attendue puisqu'elle accueille sept rencontres, prévoit «au minimum 25 %» de public pour les trois matches de poule, en espérant une «capacité supérieure» pour les demi-finales et la finale.