La décision de délocaliser à Budapest le match de Ligue des champions Leipzig-Liverpool, pour raisons sanitaires, réveille les craintes de nouvelles perturbations des compétitions européennes de football, à quatre mois d'un Euro qui doit se disputer dans douze pays différents. L'UEFA a officialisé la nouvelle dimanche. L'Allemagne ayant interdit l'entrée sur son territoire aux voyageurs venant d'une zone où un nouveau variant du Covid est répandu, le club de Leipzig a été contraint de trouver un plan B pour accueillir Liverpool le 16 février (21h00, 20h00 GMT). « L'UEFA peut confirmer que le match aller des 8es de finale de la Ligue des champions entre Leipzig et Liverpool aura lieu à la Puskas Arena à Budapest », a indiqué l'instance européenne dans un communiqué. Le match retour se déroulera à Liverpool à Anfield le 10 mars. Leipzig avait d'abord demandé aux autorités allemandes une dérogation pour laisser entrer Liverpool, mais la demande a été rejetée. Jürgen Klopp, le coach allemand des champions d'Angleterre, a fait part de son incompréhension. « Avec toutes les précautions que nous prenons, notre bilan des cas de Covid et notre discipline, je crois qu'il aurait été absolument acceptable de faire une exception », a-t-il dit. « Oui, il y a un nouveau variant du virus, mais nous sommes dans une bulle et nous pouvions jouer à Leipzig sans répandre ce virus ». Les pays d'Europe concernés par la réglementation allemande, en vigueur jusqu'au 17 février au moins, sont l'Irlande, le Portugal et le Royaume-Uni. Or, outre Leipzig, une autre équipe allemande est opposée à une équipe anglaise en Ligue des champions: Mönchengladbach, qui doit recevoir Manchester City le 24 février. « Nous cherchons un lieu d'accueil. Nous avons fait une demande au FC Midtjylland (Danemark), mais aussi à d'autres clubs », a déclaré vendredi le directeur sportif du Borussia Max Eberl, « maintenant il faut voir quel sera le lieu le plus approprié et ce que ça signifiera financièrement, mais nous sommes responsables de la tenue du match ». Le règlement de l'UEFA précise en effet que le club hôte doit assurer le bon déroulement de la partie et, si nécessaire, trouver un terrain de remplacement, sous peine de perdre la rencontre 3-0 sur tapis vert. Un troisième club allemand, Hoffenheim, est également impacté, par une réglementation norvégienne cette fois. Son match aller de 16e de finale de Ligue Europa du 18 février à Molde devra être délocalisé, le gouvernement d'Oslo ayant purement et simplement fermé les frontières aux non-résidents. Cette situation n'est pas, pour le moment, de nature à empêcher les deux compétitions européennes d'aller à leur terme selon la formule habituelle des matches aller-retour, alors que la Ligue des champions avait dû inaugurer en 2020 une formule inédite avec un tournoi final rassemblant au Portugal les huit dernières équipes en lice. L'évolution de l'épidémie en Europe peut faire craindre que des mesures comme celles de l'Allemagne ou de la Norvège se multiplient sur le continent, isolant de nouveau les pays les uns des autres. Un tel scénario mettrait évidemment en grand danger l'Euro, reporté d'un an (11 juin-11 juillet), que l'UEFA veut toujours organiser dans douze pays différents, conformément au projet imaginé par Michel Platini. Si l'Euro avait lieu cette semaine, le Portugal n'aurait par exemple pas le droit de venir jouer son match de match de poules contre l'Allemagne programmé à Munich le 19 juin.