Les Etats-Unis ont repris l'importation de phosphates du Sahara le 17 juillet dernier. En effet, le vraquier « Amis Ace » a quitté le Sahara marocain à partir de Laâyoune et après une escale à Jorf Lasfar s'en est allé voguer avec une cargaison de roches phosphatées, à destination des Etats-Unis. Battant pavillon panaméen, Amis Ace (numéro IMO 9552989) a un tonnage de port en lourd de 60 830 et est dans la même flotte que le transporteur de gaz Joseph Wisdom, qui en ce mois de juillet 2021 a transporté du gaz des Etats-Unis vers le Sahara marocain. Le navire a fait escale aux îles Canaries et navigue actuellement vers l'Etat de Virginie, sur la côte est des Etats-Unis. Le navire a indiqué qu'il se dirigeait vers Mobjack Bay, en Virginie, où il devrait arriver le 2 août. La cargaison sera probablement destinée à un plus grand port industriel à proximité vu que Mobjack Bay est une marina et ne reçoit pas de gros cargos. C'est une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre Washington et Rabat. Les Etats-Unis reprennent l'importation de phosphates du Sahara marocain, dans une décision qui coïncide avec le maintien par l'administration Biden de la reconnaissance de ce territoire comme marocain, adoptée par la précédente administration américaine de Donald Trump. Les médias séparatistes et algériens n'ont eu de cesse d'enrager. Cette reprise des importations représente une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre les USA et le Maroc, avec Israël comme troisième pacte agissant, ce qui donne à Rabat une grande force dans la région à différents niveaux, du militaire à l'industriel, stratégique et économique. Il y a de cela un peu plus d'un mois le groupe marocain OCP (6,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2020) dirigé par Mostafa Terrab contestait la décision de l'administration américaine, de taxer ses importations d'engrais qui était favorable à son concurrent Mosaic (8,7 milliards de dollars de CA en 2020). En effet, le groupe marocain avait annoncé le 4 juin avoir fait appel auprès de la Cour fédérale du commerce international des Etats-Unis de la décision rendue en mars par l'administration américaine d'imposer des droits de douane. Cette décision, favorable à son concurrent local Mosaic, a constitué un grain de sable pour l'OCP, qui entretemps était devenu un fournisseur de premier plan du marché américain ces dernières années. Le géant marocain des phosphates, figure dans le top 5 mondial des producteurs d'engrais aux côtés de Mosaic, du russe PhosAgro et de deux acteurs chinois (GPCG et YTH) est en voie de devenir le leader en la matière d'où la concurrence féroce qu'il subit. L'appel déposé par OCP visait à casser la décision de deux organes de l'administration américaine – le département du Commerce américain (USDC) et la Commission américaine du commerce international (ITC) – qui ont statué en début d'année, sous l'administration Biden, en faveur de l'imposition de droits de douane de 19,97 % sur les importations d'engrais venant du Maroc et à destination du marché américain. Il se murmure que le différend serait sur le point de se résoudre et les prémices à cela, sont cette première exportation de roche phosphatée du Sahara marocain vers les Etats-Unis depuis août 2018.