Un Marocain vivant en Italie, Younes El Boustaoui 39 ans, a été abattu par balle à Voghera dans la nuit de mardi à mercredi par Massimo Adriatici, conseiller de sécurité et adjoint municipal de la ville et membre du parti d'extrême droite de la Ligue. Massimo Adriatici, un conseiller de sécurité et adjoint municipal de Voghera (petite ville du nord de l'Italie située non loin de Milan) a été arrêté pour avoir abattu un Marocain sur une place publique. En attendant de clarifier les circonstances de cet homicide, le conseiller a été assigné à résidence et non transféré en prison, et ce, sur ordre du procureur. Pourtant, l'accusation est grave car vraisemblablement, il s'agirait d'un homicide volontaire. L'enquête est toujours en cours selon le Corriere Della Sera qui dans son édition de mercredi éditait ceci : « Une balustrade, deux bancs, un espace ouvert de tuiles donnant sur le rond-point de Piazza Meardi, les tables du bar « Ligure » tels sont les éléments de la scène du crime. Pour ce qui est du scénario dans lequel, Younes El Boustaoui a trouvé la mort à 22h30 mardi, touché en cela par une balle provenant d'un pistolet de calibre 22, appartenant à de l'avocat Massimo Adriatici, ancien policier, fils d'un commandant de la Stradale, conseiller pour la sécurité et adjoint municipal de la ville de Voghera et membre du parti d'extrême droite de la Ligue ». A Voghera, personne ne souhaite témoigner On en est encore à l'enquête. A défaut de témoins, selon le Courrier du soir, personne n'a jusqu'à présent souhaité témoigner et devant l'inexploitation de caméras de surveillance car ne permettent pas d'apporter des éléments d'information supplémentaires (à cause de l'obscurité), il reviendra à l'analyse balistique de trancher au sujet de la « bonne foi » d'Adriatici qui possédait un permis de port d'arme et qui s'accroche mordicus à l'homicide involontaire. El Boustaoui pour sa part, avait un casier judiciaire chargé et était connu des services de police. SDF ou vagabond, « multi-préjudicié », dans les milieux de la drogue, plusieurs fois sous les coups d'expulsion d'Italie qui n'ont, du reste jamais été exécutés, il vivotait en mendiant, importunant sous l'effet de l'ivresse : passants, habitants, clients de clubs. Mardi, selon le journal milanais, il s'est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit en rencontrant Adriatici. Selon la presse locale, ce dernier l'aurait invité à arrêter d'importuner une dame à l'extérieur d'un bar et a appelé la police. En réponse, El Boustaoui l'aurait poussé, et lui aurait fait perdre l'équilibre. En tombant le conseiller aurait tiré sur la victime. Légitime défense, disent-ils L'adjoint municipal plaide donc un geste involontaire et dit avoir sorti son pistolet pour pousser l'homme à céder et aurait ouvert le feu accidentellement en chutant, atteignant sa victime en pleine poitrine. Des membres de la Ligue invoquent la légitime défense, à l'image du leader du parti Matteo Salvini ancien ministre de l'Intérieur, qui a publié une vidéo dans le quotidien de centre-gauche la Repubblica. « Adriatici a été victime d'une agression et a agi « en état de légitime défense. Il a répliqué accidentellement par un tir qui a malheureusement tué un ressortissant étranger », un Marocain en l'occurrence a-t-il encore « estimé » dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Le sénateur du Parti démocrate (centre-gauche) Alan Ferrari, élu de la région, a aussitôt exhorté Matteo Salvini à condamner les faits. « Dans un pays civilisé et démocratique, un adjoint ne tire pas sur une personne », a-t-il indiqué. En attendant que la police livre ses conclusions, l'épisode alimente d'ores et déjà la bataille politique entre la gauche et la droite italiennes.