Un tribunal sud-africain a décidé mardi de reporter au 10 août prochain le procès pour corruption de l'ex-président sud-africains Jacob Zuma. Le juge de la Haute Cour de Pietermaritzburg (est), Piet Koen, qui a rendu sa décision après une demande soumise lundi par l'équipe de défense de Jacob Zuma, a souligné que le procès reprendra désormais du 10 au 13 août 2021. Jacob Zuma a comparu virtuellement devant le tribunal depuis le Centre correctionnel d'Estcourt, dans la province du KwaZulu-Natal, où il purge une peine de 15 mois de prison pour outrage à la justice. Malgré la protestation ferme de l'équipe juridique de M. Zuma, le tribunal a décidé que les prochaines audiences seront également tenues de manière virtuelle, alors que le pays fait face à une troisième vague d'infections à la Covid-19. Cela fait plus de 15 ans que Zuma ait été impliqué dans un scandale de corruption lié à un accord avec la société française d'armement Thales. À 79 ans, l'ancien chef d'Etat (2009-2018) devra répondre des chefs d'accusation d'extorsion et de blanchiment d'argent pour des faits remontant à 1999, lorsqu'il était encore vice-président. Il est soupçonné d'avoir touché plus de quatre millions de rands (près de 235.000 euros) de pots-de-vin en 1999, dans le cadre de ce contrat de près de 3 milliards d'euros passé avec le géant français Thales, lui aussi sur le banc des accusés. Fin juin, la Cour constitutionnelle sud-africaine avait condamné Jacob Zuma à la prison ferme pour outrage au tribunal. Son incarcération le 7 juillet avait suscité une vague de violences et de pillages qui ont secoué le pays pendant plus d'une semaine. De grandes villes comme Johannesburg, Durban et Pietermaritzburg ont été ravagées par des violences et des actes criminels sans précédent qui ont pris racine dans la province du KwaZulu-Natal, puis se sont étendues vers d'autres régions du pays, notamment Gauteng, considérée comme la province la plus peuplée.