L'Espagne ferait pression sur le Portugal afin qu'il n'autorise pas l'utilisation de ses ports, notamment celui de Portimao, en Algarve, pour l'opération Marhaba 2021 (El Paso del Estrecho). A cet effet, le gouvernement espagnol a envoyé une lettre à Lisbonne dans laquelle il remet en cause l'utilisation de ses ports pour cette opération, car elle « affecte les intérêts espagnols ». On prétend que Madrid a prévenu qu' »il n'hésiterait pas à entraver le passage de navires portugais dans les ports espagnols « . Les autorités portugaises auraient informé les Marocains qu'ils « subissent des pressions de la part de l'Espagne ». Aussi, le Portugal aurait demandé au Maroc un délai de deux jours pour régler le différend avec l'Espagne, affirmant que les autorités ibériques se sont tournées vers l'Union européenne pour faire pression sur le Portugal et mettre fin à son accord de transit avec le Maroc dans le cadre de l'opération « Marhaba 2021″. Selon le « périodico » électronique El Confidencial, le ministère des Affaires étrangères espagnol, nie que Lisbonne ait subi des pressions pour retarder le démarrage de la ligne maritime entre Portimao et Tanger. L'exécutif espagnol impute cela au gouvernement portugais qui n'aurait pas encore donné son accord à cette alternative maritime à la traditionnelle traversée du détroit dans les ports espagnols. A titre de rappel, il avait été convenu entre le Maroc et le Portugal que cette ligne allait être opérationnelle fin juin dernier. Le port de Portimao a dernièrement publié sur son site que la liaison avec Tanger dépendait d'autres articulations administratives en attente d'installation, comme (la police des frontières absente et autres, ) ainsi que l'étude des conditions de faisabilité de cette opération (deux navires/jour en A/R) à partir de Portimao vers Tanger-Med, toujours à un stade d'évaluation d'où ce retard. Cela étant, cette situation de ni refus ni accord, devrait être décantée dans la semaine et les deux parties devraient y voir plus clair dans cette opération qui devrait servir à l'acheminement de plus de 4000 personnes et 1000 véhicules au quotidien. L'ambition étant d'atteindre 650 000 personnes et 180 000 véhicules, soit un cinquième de ceux inscrits dans l'Opération Marhaba 2019. Toujours est-il que le gouvernement marocain avait confirmé la semaine dernière que la connexion débuterait début juillet tandis que les autorités portugaises indiquent que l'accord n'a pas encore été clos. En fin de semaine, le ministre portugais de l'Economie, Pedro Siza Vieira , a déclaré à Efe que les négociations n'étaient pas closes : « Nous continuons à discuter. Il y a un intérêt du gouvernement du Maroc et il y a un intérêt de notre part ». Le ministre de l'Economie, a toutefois évité de préciser la date à laquelle l'itinéraire pourrait être opérationnel. « On étudie les conditions d'accueil, et surtout la sortie, car c'est très important aussi bien pour les biens que pour les personnes », avait-il ajouté. Les négociations entre Lisbonne et Rabat coïncident avec une réduction frappante des péages des autoroutes portugaises. En attendant, des Marocains se trouvent à Portimao et espèrent voir ouvrir le plus tôt possible cette ligne pour Tanger Med. Le trafic entre le Maroc et l'Espagne (80 % du trafic total) interrompu a porté un sérieux coup au secteur touristique et du transport maritime dans les régions sud et est de l'Espagne. Pour nombre de syndicats espagnols, l'Espagne et l'Union européenne doivent intercéder auprès de l'administration marocaine « car nous sommes confrontés à un problème de questions en suspens de politique internationale et non de santé publique », ont-ils estimé, après avoir déploré cette « décision malheureuse ». « Cette mesure étend la situation d'angoissante à la vie de centaines d'entreprises et met en péril le présent et l' avenir de milliers d'emplois dans les ports Algésiras, Sebta, Melilla, Almeria, Malaga Tarifa ou Motril, en plus de ceux de Valence. Parmi eux, le personnel de la flotte et des terres des compagnies maritimes, de l'assistance aux passagers, des autorités portuaires, des agences de voyages, des transports routiers, des sociétés d'amarrage, des hôtels, des stations-service et donc une longue liste de familles qui craignent pour leur avenir », a commenté le chef de la CCOO. Fédération des services aux citoyens à Campo de Gibraltar, Miguel Alberto Diaz. Le syndicat a également exhorté le gouvernement du Maroc « de continuer à soutenir la mise en œuvre de l' OPE 2021 », avec la participation et la collaboration des pays d'origine et de destination de centaines de milliers de travailleurs et de leurs familles.