La secrétaire générale du Parti Socialiste Unifie (PSU), Nabila Mounib, a retiré, auprès du ministère de l'Intérieur, sa candidature de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) qui regroupait le PSU, le parti de l'Avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national Ittihadi (CNI). Ainsi, les candidats du PSU vont se présenter sous la bannière de leur parti et non de celui de la FGD, mettant ainsi fin au rêve d'une union de la Gauche au Maroc. Selon plusieurs sources, cette décision de la SG du PSU intervient à la suite de la réunion, lundi 28 juin, du bureau politique du PSU, qui a décidé de concourir en solo lors des prochaines élections du 8 septembre et de retirer sa candidature auprès de la FGD. Mais selon le député de la FGD, Mustafa Chennaoui, également membre du Conseil national du PSU, cela ne s'est pas passé comme ça. Dans une tribune parvenue à Hespress Fr intitulée « le retournement de la SG du PSU contre les décisions, positions et institutions du parti« , Mustafa Chennaoui répond à Nabila Mounib sur son comportement et tire les choses au clair. Le député de la FGD depuis 2016 exprime aussi son attachement au projet de la FGD et la symbolique de son message, avant d'ajouter : « Nous n'autoriserons pas le piratage du PSU« . « La secrétaire générale du PSU a commis un acte irresponsable et individuel en renversant les décisions, positions et engagements du parti sans se référer à ses institutions. Ce comportement est illustré par le fait qu'elle se soit rendue au ministère de l'Intérieur pour retirer le nom du PSU de la déclaration qui a été rédigée il y a 15 jours pour établir une alliance électorale entre les trois partis qui composent la FGD, à savoir le CNI, le PADS et le PSU », a écrit le député avant de dévoiler ses positions à ce sujet. Premièrement, Mustafa Chennaoui avance que selon les statuts du PSU, la Secrétaire générale n'a absolument pas le droit de retirer le nom du parti de la déclaration de l'alliance électorale des partis, et ce, pour trois raisons. « D'abord parce que les élections font partie des trois questions communes de la fédération (en plus de la question constitutionnelle et de l'intégrité territoriale) de sorte qu'aucun parti ne dispose du droit de décider de son propre chef, à moins que le véritable objectif de la SG à travers son comportement imprudent est de se retirer de la charte fédérale signée en 2014, ce qui signifie (…) sortir de la fédération de la Gauche Démocratique, abandonnant ainsi le projet du grand parti de gauche qui est l'espoir des Marocains. Et cette grave erreur, la SG en portera la grande responsabilité historique qui ne peut être effacée avec les poudres d'un discours populiste, lâche et irrationnel mêlé à des chatouilles d'émotions de ceux qui ignorent encore la vérité« , s'est insurgé le député. Supposant qu'il y ait des raisons de revoir la décision de conclure une alliance des 3 partis précités, Chennaoui relève que « la SG aurait dû se référer aux institutions du parti qui sont les seules habilitées à prendre une décision aussi importante et dangereuse« , faisant référence au « Congrès national, ou plutôt au Conseil national du PSU » dont il accuse Nabila Mounib de ne pas « vouloir le tenir depuis plus d'un an et demi, alors qu'en même temps, elle réclame à l'Etat la démocratie et la mise en place d'un Etat de droit et de la primauté des lois! « . Selon Chennaoui, « Nabila Mounib n'a consulté les membres du bureau politique du PSU que deux jours avant de se retirer de l'alliance, soit lundi 28 juin, après que son cas ait été exposé lors de la réunion de l'Organe exécutif de la Fédération, qui comprend les trois partis », parce qu'elle a décidé d'elle-même et a consulté qui elle a consulté, et elle a envoyé son messager au ministère de l'Intérieur à l'insu du Bureau politique, et elle a également décidé de ne pas soulever la question du retrait avec ses camarades du Bureau. Dans ce sens, le député poursuit que la SG du PSU s'est retrouvée dans « l'obligation de rassembler le bureau politique pour adopter la position de retrait. Mais de nombreux membres ont refusé et se sont accrochés à l'alliance tripartite. Certains étaient réservés tandis que d'autres ont suivi la SG dans sa frivolité et sa violation de la loi et des institutions ». A l'issue de cette réunion, Chennaoui fait savoir « qu'aucune décision claire n'a été prise au nom du Bureau politique du PSU. Malgré cela, la Secrétaire a franchi toutes les limites et imposé un fait accompli aux membres du Bureau politique et a parlé en leur nom, malgré le mécontentement de la majorité d'entre eux face à son comportement imprudent ». Pour lui, « la secrétaire générale n'est pas le PSU. Le parti a ses militantes et militants, ses sections locales, provinciales, régionales, sectorielles et jeunes ». « Nous sommes le PSU, qui avons sacrifié et travaillé depuis la fin des années 90 afin de rassembler les factions et les forces de la gauche et construire un grand pari de gauche capable de changes les rapports de force (…) et elle (Nabila Mounib) n'était pas présente à ce moment-là« , a lancé le député de la FGD. L'ancien membre du bureau politique du PSU a ainsi appelé dans sa tribune à « la réunion du Conseil national du PSU » et que « toutes les méthodes et mécanismes juridiques et organisationnels soient utilisés pour atteindre cet objectif ». « Nous avons longtemps gardé le silence afin de préserver l'unité du parti, mais nous ne pouvons continuer à garder le silence sur le processus systématique de sabotage et de destruction de notre parti et abandonner ce qu'il a accumulé en termes d'expérience, de crédibilité et de présence auprès des citoyens grâce à la fermeté, la lutte et la clarté de ses militants, non l'ego populiste et gonflé de certains », a-t-il tranché.