L'ambassadeur du Maroc en France et président de la Commission Spéciale sur le Nouveau Modèle de Développement (CSMD), Chakib Benmoussa s'est envolé aujourd'hui de Rabat vers Paris et plus précisément à la Maison du Maroc afin de présenter et d'exposer le CSMD lors d'une longue rencontre débat organisée par le Conseil des Experts des Marocains Du monde (MDM) ainsi que plusieurs structures associatives de MDM, sur le thème : « Le nouveau modèle de développement du Maroc, libérer les énergies » le rapport général de la CSMD. Mais ce n'est pas seul qui a pris son bâton de pèlerin pour faire œuvre de pédagogie dans cet exercice ardu. Il fut soutenu par des membres de la commission, Messieurs Rachid Benzine, Hamid Bouchikhi et Ahmed Bounfour. Le président de la CSMD a mis en avant la richesse et la diversité des profils des MDM, soulignant leur apport économique et social, "extrêmement appréciable", à travers notamment leurs transferts (7% du PIB). D'ailleurs, le rapport de la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement qui aspire à mobiliser les capacités de tous les Marocains préconise d'intégrer pleinement les Marocains du Monde (MDM) au développement de leur pays d'origine, faciliter et promouvoir à grande échelle leur contribution et capitaliser sur leurs compétences, a expliqué Chakib Benmoussa. Le rapport de la CSMD expliqué à nos compatriotes, les Marocains du Monde s'appuie sur l'identité et l'histoire millénaire du Maroc et offre une vision du Maroc de demain, a affirmé, le président de la CSMD. Chakib Benmoussa a en outre indiqué que le rapport se base principalement sur les valeurs d'ouverture et de dialogue qui caractérisent le Royaume, ce qui permet au citoyen marocain de jouir d'une identité citoyenne renouvelée. Le rapport fixe les étapes d'une nouvelle marche vers de nouveaux horizons définit des choix stratégiques, comme il évoque les mécanismes de suivi et de mobilisation de tous les acteurs concernés et de l'ensemble des citoyens, a-t-il souligné. Chakib Benmoussa a longuement présenté le rapport qui tout de même compte 170 pages en le résumant au plus clair, appelant au passage à la mobilisation de toutes les potentialités du pays en mettant « l'humain » au cœur des priorités des politiques publiques. De l'Etat des lieux, Chakib Benmoussa a fait ressortir un diagnostic pour le moins peu reluisant ayant consisté à identifier les causes de défaillance et de difficultés et à inventorier les acquis, les faiblesses et les marges potentielles d'amélioration. Le rapport a également mis aussi en évidence un manque de cohérence verticale entre la vision de développement et les politiques publiques annoncées et la faible convergence horizontale entre ces politiques. Le constat a également pointé du doigt, la gouvernance pas toujours à la hauteur de son rôle les limites du secteur public et la lenteur de la transformation structurelle de l'économie. Benmoussa a prônant pour ce fait de libérer l'initiative privée et l'entrepreneuriat, d'améliorer la compétitivité du tissu productif, d'orienter l'investissement du secteur privé, grands groupes et PME, vers les secteurs porteurs et d'avenir et vers la montée en gamme des systèmes productifs, et de valoriser l'économie sociale. Partant de ces arguments, Benmoussa bâtit un exposé tout plein de promesses pour un Maroc de demain radieux dès lors que la mise en œuvre, principal défi à la réussite du nouveau modèle, aura été relevée. Une mise en œuvre nécessitant un pilotage en mesure de créer les conditions d'appropriation par toutes les parties prenantes et d'assurer le suivi des réalisations des 4 axes stratégiques de développement, à savoir l'économie, l'agriculture, le tourisme, et l'éducation/santé. Pour, Hamid Bouchikhi, pour qui le rapport de la CSMD marque le « cap » pour un Maroc qui est en train de vivre un "déclic" dans son processus de développement en appelant à ériger cette question en tant que "cause sacrée" pour tous les Marocains aussi bien à l'intérieur du Royaume qu'à l'étranger est également une "triple révolution copernicienne". En effet, " il place le citoyen au centre de l'intérêt de l'Etat, marque une rupture méthodologique à travers l'écoute des citoyens et la décentralisation des processus décisionnels, le transfert des compétences et la capacitation des acteurs". Il a en outre développé la question cruciale de la "volonté collective" du changement en tant qu'élément "clé" de développement, à la lumière des expériences réussies vécues par plusieurs pays de par le monde, notamment en Asie. Pour sa part, Rachid Benzine a souligné, qu'après la formulation des idées et des visions, l'heure était au plus ardu à travers le « passage du texte aux actions ». L'autre, interrogation selon lui était dans le passage à l'acte qui repose sur « un Etat fort et stratège » et « une société civile forte et libre », tenait aux modalités et aux modes de fonctionnement des acteurs, l'Etat et ses institutions, en l'occurrence et leur rôle dans un monde de plus en plus complexe, la société et les acteurs économiques. La conférence-débat qui a suivi le long exposé de Chakib Benmoussa, a offert aussi l'opportunité de débattre des nouvelles ambitions du Maroc à l'horizon 2035 et a été marquée par un différence de sensibilité du parterre présents d'où le caractère démocratique et la richesse d'un débat, comme jamais vu auparavant. A chacun son impertinence et ses compétences, on a pu s'exprimer le plus librement, interrogeant parfois même sur les questions qui auraient pu fâcher en d'autres temps et autres lieux. L'assistance nombreuse, pour l'occasion était composée de Marocains du Monde en France et de différents horizons et compétences. Les grandes lignes du nouveau modèle de développement, ont été soulevées et l'on a eu l'occasion de voir, une diaspora marocaine dont on ne peut être que fier de par son savoir et sa capacité à avoir élevé le niveau du débat, un débat où énormément de choses ont été dites de part et d'autres et ce en toute franchise et sincérité. On s'est regardé dans les yeux et arguments contre arguments on s'est défendu du mieux. Non ! l'élitisme de nos MDM n'a rien à envier à celui des autres .