Toute la France attendait la démission symbolique d'Edouard Philippe mardi 9 octobre à sa sortie de l'Elysée. Le Premier ministre devait remettre sa démission et celle de tout son gouvernement pour en reformer un nouveau, quelques jours après la démission inattendue et très controversée de Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur et, premier soutien d'Emmanuel Macron. Chamboulant toute la politique d'En Marche et surtout, celle du président, la démission de Gérard Collomb avait provoqué un raz de marrée de réactions fébriles à Paris, mettant encore une fois la présidence macronienne dans l'embarras après le dernier scandale en date, celui de l'affaire Benalla. Alors qu'un nouveau gouvernement devait être annoncé et mis en place mercredi 10 octobre à l'occasion du Conseil des ministres et avant que le président français, Emmanuel Macron, ne parte pour le sommet de la francophonie qui aura lieu les 11 et 12 octobre en Arménie, c'est la grande douche froide pour certains. Il y aura un autre délai d'attente pour connaître les tenants et les aboutissants de ce remaniement. Il faudra attendre le retour du chef de l'Etat. Très attendu de tous, les Français sont sur le qui-vive, impatients de connaitre comment l'échiquier politique sera redistribué. On annonce à l'Elysée que certains vont partir, d'autres vont rentrer... Sans plus de détails. Mardi, Edouard Philippe a répondu au leader des députés Les Républicains (LR) Christian Jacob, qui a cité « l'étroitesse, pour ne pas dire le vide de l'assise politique » de la majorité, en référence à la démission de Gérard Collomb. « Je ne vois rien d'étroit dans cette majorité, je ne vois rien de fragile dans cette majorité, rien d'inconséquent », a rétorqué le chef du gouvernement Edouard Philippe, voulant garder la face. Mais le fait est que le gouvernement est réellement confronté à de graves problèmes pour trouver des remplaçants de taille et (surtout) proches d'Emmanuel Macron, ce qui explique la lenteur de l'annonce et du remplacement, critiquée par l'ex président François Hollande. Selon certaines sources, le président et son premier ministre, remplaçant Gérard Collomb par intérim, ne s'étaient pas mis d'accord sur bon nombre de profils. Emmanuel Macron explique ce retard par son envie de « prendre tout le temps nécessaire » pour pouvoir former « une équipe cohérente et de qualité ». Mais pour l'opposition, la réelle raison reste celle que le président n'a pas assez de candidats de son côté, ainsi, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, estime qu' »Emmanuel Macron n'a pas de banc de touche, d'armée de réserve, c'est un président isolé » a-t-il déclaré sur le plateau de « L'Instant politique ». La fin de cet épisode qui tient en haleine tout l'Hexagone promet de rester dans les annales. A quoi ressemblera le gouvernement Edouard Phillippe II ? On vous en dit plus vendredi. Ou lundi!