L'escalade est au rendez-vous à l'Union Générale Nationale des Docteurs du Maroc (UGNDM), qui militent pour leur intégration dans les universités publiques. Après avoir tiré la sonnette d'alarme le 25 mai à Rabat, les docteurs de la fonction publique comptent lancer une nouvelle grève nationale le 23 juin, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu'il réponde à leur dossier revendicatif. Le syndicat précité a fait savoir que « l'absence de toute initiative réelle et responsable de la part du ministère de tutelle pour régler ce dossier et réhabiliter les docteurs entraînera davantage de congestion et de colère au sein de cette catégorie qui, au fil des jours, vit dans des conditions psychologiques et sociales difficiles qui ne sont pas dignes de sa valeur et son statut dans la société ». L'Union générale nationale des Docteurs du Maroc a en ce sens mis en garde contre « la tergiversation du ministère délégué en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans la résolution de ce dossier, et la modification du cadre des docteurs de la fonction publique en professeurs assistants de l'enseignement supérieur ». Elle appelle le ministre Said Amzazi à «traduire dans les faits les promesses qu'il a faites, au mois de mars 2020, devant les membres du Bureau national de l'UGNDM, afin de restaurer la crédibilité des institutions gouvernementales ». Les docteurs de la fonction publique ont ainsi appelé le gouvernement à « trouver une solution urgente à ce dossier, et à prendre une véritable initiative pour changer d'une traite le cadre des docteurs, sachant que leur nombre au sein de toutes les institutions gouvernementales demeure faible». Les mêmes cadres exigent du gouvernement le changement de leur cadre qui selon eux« ne coûtera pas au Trésor public des charges supplémentaires, mais contribuera plutôt à rationaliser les dépenses et à combler les pénuries ». « Nous tenons pour responsables tous ceux qui sont impliqués dans ce dossier. Ceux qui ont sous-estimé la valeur juridique du diplôme de doctorat au Maroc et de ses titulaires, et ont profité des postes de responsabilité pour pousser le pays vers des politiques ratées. Cela a poussé la plus haute élite de la société à descendre dans la rue pour revendiquer ses droits légitimes et faire avancer la recherche scientifique au niveau national et international », met en avant l'UGNDM. Dans une déclaration à Hespress, Ihsan El Meskini, président de l'Union générale nationale des docteurs du Maroc a indiqué que « le pas de la grève nationale a été franchi en raison du gel du dossier et de l'absence d'une réelle volonté et une initiative concrète pour mettre fin à cette injustice de longue date, surtout que le Maroc aspire à un nouveau modèle de développement qui redonne de la considération à la valeur des professeurs universitaires ». Les docteurs de la fonction publique envahissent la rue afin de demander au gouvernement « d'investir leurs qualifications au profit du pays ». « Il s'agit en fait d'un petit nombre de docteurs qui ne doit pas constituer un problème pour le gouvernement puisque leur situation peut être réglée très facilement », a-t-il ajouté. Pour Ihsan El Meskini, « les établissements universitaires et les secteurs gouvernementaux bénéficieront de l'expertise des docteurs fonctionnaires« . Il déplore à ce propos que « le Maroc abandonne peu à peu ses cadres supérieurs, alors que la priorité doit être donnée à ce dossier afin que les ennemis du pays n'aient aucune possibilité de l'exploiter ».