Alors que le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett en réponse au message royal de félicitations louait le royaume comme « un ami et un partenaire important », son homologue marocain, Saad Dine El Otmani en tant que Secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), invitait, ô hasard du calendrier pour ne pas dire inopportunément, le chef du Hamas Ismail Haniyeh dans sa résidence officielle de chef de Gouvernement à Rabat dans laquelle du reste il n'habite pas. Dans les faits, Ismail Haniyeh accompagné d'une délégation du mouvement Hamas, a été reçu avec les honneurs et en grandes pompes par Saad Dine El Otmani en personne qui conduisait quant à lui, une délégation de dirigeants du Secrétariat général du PJD. Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), a déclaré « que sa première visite au Maroc, avait été prévue il y a des mois, mais les circonstances ont voulu que cela survienne après la victoire remportée par le peuple palestinien lors du conflit crucial contre l'occupation ». Il a, à l'occasion, a remercié le roi Mohammed VI, le gouvernement marocain et toutes les composantes du parti et la société marocaine pour leur soutien indéfectible à la cause palestinienne, et a déclaré que « le Maroc est géographiquement éloigné, mais il est au cœur du grand monde arabe et islamique, et est en contact direct avec Al-Qods dans l'histoire, le présent et l'avenir. Le leader de Hamas n'a, à aucun moment, évoqué la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Il a par contre fait état « des "millions de Marocains" qui ont arpenté les rues du Maroc, en soutien et solidarité avec le peuple palestinien », ajoutant qu'il s'agit là « d'une affirmation que le Maroc a été, est et restera au cœur des développements de la scène au niveau de la cause palestinienne et de la région en général ». Enfin il a ajouté : « La relation du Maroc avec la Palestine n'est pas une relation d'urgence, immédiate ou d'intérêt. Au contraire, la relation du Maroc avec la Palestine, ainsi qu'avec tous les peuples de la nation arabe, est une relation de religion, d'humanité, et de fraternité ». Photo Mounir Mehimdate Pour sa part, Saad Dine El Otmani, SG du PJD et Chef de gouvernement, a déclaré que la visite de la délégation du Hamas s'inscrit dans le contexte de « la position ferme du Maroc, roi, gouvernement et peuple en faveur du peuple palestinien et ses luttes jusqu'à ce qu'il obtienne ses droits et même, qu'il construise son Etat indépendant avec Al-Qods-Est pour capitale. El Otmani a souligné que « le Maroc considère la question palestinienne comme une question nationale, qui s'est traduite par des rassemblements de millions de personnes à plusieurs reprises au cours des dernières décennies. Ce soutien est également évident dans le travail continu de l'Agence Bayt Mal Al-Qods, qui opère dans le cadre du Comité Al-Qods présidé par Sa Majesté le Roi pour soutenir les habitants d'Al-Qods et préserver son identité. Photo Mounir Mehimdate El Otmani a ajouté : « A ces positions s'ajoutent les positions de Sa Majesté le Roi rejetant l'accord du siècle et la judaïsation de la Ville sainte, et ses généreuses initiatives, dont la dernière est de diriger l'aide vers la Cisjordanie et la bande de Gaza lors des récentes violations israéliennes ». Bref, le SG du PJD a exprimé sa fierté quant aux relations d'amitié et de coopération qui unissent son parti avec les différentes factions palestiniennes, notant que le PJD a reçu à plusieurs reprises des délégations du « Hamas » et a ajouté que « cette visite n'est pas venu précipitamment, comme d'aucuns l'imaginent, mais que l'invitation a été retardée depuis six mois, jusqu'à ce que l'occasion se présente ». Photo Mounir Mehimdate Il serait bon de rappeler l'accointance du PJD avec le Hamas lors du conflit avec Israël. Saad Dine El Otmani avait envoyé en personne un message de félicitation au mouvement islamiste palestinien pour ses «victoires». De plus, cette visite se veut pour ainsi dire pré-électorale pour le PJD en perte de vitesse et pour qui un troisième mandat semble s'éloigner de plus en plus, aussi exploiter la cause palestinienne, est somme toute de bonne guerre, si l'on veut l'interpréter ainsi.