La journée nationale de la femme marocaine, célébrée le 10 octobre de chaque année, est l'occasion de faire le point sur plusieurs points et lois qui entourent des problématiques qui touchent à la condition féminine dans le royaume. A l'occasion de cet anniversaire, l'association démocratique des femmes marocaines (ADFM) a diffusé un communiqué dont l'objectif est d'« évaluer et questionner » à plusieurs niveaux, 14 ans après la mise en application de la Moudawwana. Le premier point traité, par l'ADFM, concerne la loi 103-13 de lutte contre la violence faite aux femmes. L'association considère que le texte de loi ne « comprend pas une protection complète des femmes ». Dans ce sens, l'association estime que celui-ci, n'est pas conforme aux critères imposés par les Nations Unies pour la défense contre les violences faites aux femmes. Au niveau des politiques publiques, le lancement du plan gouvernemental pour l'égalité (2017/2021) ne satisfait pas l'ONG, qui déclare que « l'opinion publique n'a pas été concertée sur son contenu ». Ainsi, selon le document, les associations ne peuvent pas assurer un suivi de la mise en application, . Le projet de loi 79.14, relatif à l'autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination est paru le 8 août 2017, mais « pour le moment aucune nomination des membres de cette commission n'a eu lieu », déplore l'ADFM. Des mesures générales concernant l'équité L'association reconnaît que plusieurs mesures ont été prises afin de « promouvoir le droit des femmes et leur protection », mais celles concernant l'équité, la parité et l'égalité des chances sont restées « trop générales ». D'autre part, l'annonce du plan national en matière de démocratie et des droits de l'Homme, « 10 ans après la décision de sa préparation », une période bien trop longue selon l'Association. L'ADFM considère qu'« il y a des balbutiements dans le fait de fournir des conditions de réussite de l'équité », comme le préconisent l'article 19 de la Constitution et les conventions internationales. 14 ans après la mise en place du code de statut personnel marocain, l'association recommande de « revoir la Moudawanna dans sa totalité pour répondre aux changements que connaît le quotidien des femmes et les lacunes révélées par son application ». L'ADFM préconise également d'ouvrir la porte à « des ateliers de révision du Code pénal et de la procédure pénale et civile » et de revoir « les politiques publiques répondant au genre », en concertation avec les parties prenantes, tout en prenant en compte les conditions des Nations Unies pour le droit des femmes. Par ailleurs, l'ONG appelle à faire face aux « discours de violence symbolique qui touche les femmes » à travers l'éducation et l'information « pour changer les mentalités et les comportements et combattre les préjugés ».