A l'occasion de l'édition 2017 de la Journée mondiale des droits des femmes, l'association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) fait le point. L'ONG déplore le vide législatif qui a paralysé les cinq dernières années, l'évolution des droits de la femme dans le pays. A en croire l'Association, le bilan est décevant à plus d'un titre. C'est d'un poing serré que l'ADFM revient sur les innombrables retards à combler au Maroc en matière des droits de la femme. L'association remet en cause l'échec de l'aboutissement de projets tels que la mise en place de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD). L'organisation accuse également la non-intégration par le gouvernement sortant des enjeux liés à l'égalité femmes-hommes dans les politiques publiques, citant les indicateurs figurant dans les rapports internationaux ou ceux fournis par les associations. Selon l'ADFM, ceux-ci sont restés les mêmes quant à l'égalité des chances dans l'accès aux services de santé, de l'éducation, de logement et de la justice. Pis encore, ces indicateurs ont chuté à des niveaux alarmants en ce qui concerne l'accès des femmes au marché du travail. L'ADFM évoque également l'absence d'une approche genre dans les politiques publiques, une absence imputable entre autres à la stratégie adoptée par le gouvernement dans le traitement de la question des droits des femmes. Pour l'association, celle-ci reste confuse entre l'approche genre et le reste des programmes, mêlant jeunes, enfants, personnes âgées et personnes à besoins spécifiques et femmes. Dans ce même sens, l'ONG jette un coup de lumière sur la question de l'égalité des sexes, qui reste écartée du reste des politiques et programmes, et dénonce l'absence de la transversalité du genre sur des questions d'autonomisation économique, de participation politique, de sécurité sociale, etc. Par ailleurs, et afin de pallier ces dysfonctionnements, l'ADFM recommande des plans d'actions spécifiques. Il est notamment question de mettre en place en urgence l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD) et la pourvoir de moyens garantissant son efficacité et son efficience aussi bien au niveau de sa structure qu'au niveau de sa mission et ses attributions; En outre, l'association invite à l'adoption de l'égalité transversale dans tous les domaines et dans toutes les mesures, ainsi qu'à l'élaboration de politiques publiques qui tiennent compte de l'approche genre et de sa transversalité dans tous les secteurs du gouvernement, sans oublier les secteurs qui concentrent la vulnérabilité et la féminisation de la pauvreté, l'exploitation et la difficulté ou l'impossibilité d'accès aux services; L'ADFM souligne enfin l'urgence de répondre aux interrogations du mouvement des femmes, concernant les projets de lois actuellement paralysés au Parlement, en particulier ceux relatifs au code pénal et à la loi contre la violence à l'égard des femmes.