Le secteur culturel marocain pourra retrouver des couleurs. Le gouvernement a annoncé lundi l'allègement des restrictions du coronavirus s'accompagnant de l'ouverture des cinémas, théâtres, centres culturels, bibliothèques et musées à la condition de ne pas excéder 50% de la capacité. Un soulagement pour les acteurs du domaine qui ont souffert, pour la plupart, d'un arrêt de l'activité depuis l'apparition de la crise sanitaire. Le secteur de la culture a été le troisième le plus touchée par la crise sanitaire depuis son apparition en mars 2020. Par ailleurs, son chiffre d'affaires a été réduit de 60 %. Selon la CGEM, pas moins de 100.000 emplois ont été directement touchés, tandis que la fédération des industries culturelles et créatives (FIDCC) a évoqué un montant de 2 Milliards de DH en moins pour l'année 2020. Mais au-delà des aspects socio-économiques, c'est aussi l'aspect artistique et social qui en a fait les frais, laissent les villes et ses citoyens tristement privés d'expositions, de cinéma, de festivals, qui attirent le tourisme dans nombreuses régions du Maroc, tout en offrant un débouché créatif aux musiciens locaux. Ces investissements et innovations devront reprendre graduellement, après avoir été entravés par une année d'inactivité. Au fur et à mesure que les vaccins commencent à être déployés dans le Royaume, le monde de l'art doit se préparer à un monde post-pandémique, rempli de nouvelles opportunités et de nouveaux défis. La digitalisation de la culture, une solution à long terme? Depuis la propagation du coronavirus, de nombreux concerts, événements artistiques et festivals ont eu lieu en ligne. Cependant, près d'une personne sur deux dans le monde ne peut pas y accéder en raison de problèmes tels que le manque de connectivité Internet, selon les estimations de l'UNESCO. Cette pandémie a confirmé qu'il était urgent d'innover le secteur par des solutions en phase avec cette époque contemporaine et son évolution. Grâce au digital, les Marocains ont pu rester proche de la culture, à la portée de l'art, des expositions et des activités partout dans le monde. Il s'agissait également pour les nombreux acteurs du secteur de toucher un nouveau public beaucoup plus jeune et complètement ancré dans l'ère du numérique. Dans ce sens, le ministère de la Culture envisage de créer une plateforme dédiée aux œuvres artistiques et théâtrales qui présente de nombreuses œuvres artistiques et théâtrales. En ce sens, le ministre de tutelle, Othmane El Firdaous, a indiqué que son département s'oriente vers la création d'une plateforme numérique permettant de soutenir légalement les associations qui présentent des pièces théâtrales à mettre en ligne sur un tel portail. La vision esquissée d'El Ferdaous vise à apporter une nouvelle méthode de consommation culturelle à travers les plateformes numériques. La crise du COVID-19 a montré au Maroc qu'il manquait d'infrastructure numérique. Le ministre veut prendre l'initiative de promouvoir la culture numériquement. Cependant, il ne faut pas se reposer que sur le digital. Il faudrait conduire d'autres solutions évolutives et fonctionnelles pour préserver la culture et l'inscrire durablement dans l'avenir comme des lieux pour tous qui véhiculent des valeurs et qui sont à la disposition des Marocains qui souhaitent découvrir leur patrimoine et s'ouvrir sur le monde. Le moyen le plus simple de soutenir l'économie créative est de soutenir les institutions et les créatifs qui font partie du secteur. Visiter des galeries, assister à des spectacles de théâtre et de musique et acheter auprès de designers locaux ont tous un impact positif sur le secteur.