Il était 23h30 ce mardi 18 mai quand une voiture, avec à bord un couple de jeunes effrayés, s'est arrêtée en catastrophe devant un barrage de contrôle routier au niveau du Stade Mohammed-V, appelé communément « Stade d'honneur » à Casablanca. Les visages pâles et crispés de torpeur, le couple essayait, tant bien que mal, d'expliquer ce qu'il lui est arrivé aux agents de police et le média Hespress FR était présent sur les lieux à ce moment-là. Tout en parlant précipitamment et avec bégaiement, ces jeunes voulaient que les autorités fassent vite pour appréhender deux carjackeurs... « Ma femme et moi sommes sortis en urgence pour acheter des médicaments pour notre enfant en bas âge et nous avons l'autorisation (un message audio, ndlr) de notre pédiatre. Arrivés à un feu rouge sur le boulevard Yaâcoub El Mansour, deux individus avec bavettes et casquettes se sont rués sur nous, cognant sur les vitres, tentant d'ouvrir les portières des deux côtés et en donnant des gros coups de pieds dans la carrosserie », raconte le jeune homme d'une voix saccadée visiblement encore sous le choc et pris de panique. Tandis qu'un policier écoutait attentivement la victime, un autre parlait via son talkie-walkie pour donner le signalement et dépêcher une patrouille illico. « Malheureusement, les carjackeurs ont disparu avant l'arrivée des policiers, mais les recherches se poursuivent pour identifier les personnes impliquées dans cette agression en vue de leur interpellation et traduction devant la justice», nous a déclaré un agent d'autorité sur place. Rendant grâce à Dieu pour avoir pensé à verrouiller les portières, les victimes s'estiment aussi bénies de s'en être sorties sans y laisser des plumes. C'est ce que nous a aussi corroboré une source policière qui nous a confié que ces dernières sont extrêmement chanceux et que les agressions ont augmenté sensiblement depuis le début de la crise sanitaire généralement et avec Ramadan plus particulièrement au niveau de cette zone à proximité du célèbre stade de football de la capitale économique. Et de partager avec nous quelques péripéties : « Très récemment, un motard a été agressé à coup de jets de pierre alors qu'il roulait sur le bitume. Il a eu de la chance de ne pas tomber, sinon il aurait été détroussé de tous ses biens. Cette victime s'est aussi présentée à nous mais hélas nous n'avons pas pu arrêter non plus ces fauteurs de trouble car ils ont pris la poudre d'escampette avant que les forces de l'ordre n'arrivent sur les lieux. Autre chose, il n'est pas aisé de les rechercher surtout qu'ils portent des masques de protection, ce qui rend leur identification quasiment impossible ». Appel à plus de vigilance Ce policier souhaite également mettre en garde les habitants de Casablanca qu'en cas de déplacement de force majeur, il est plus que nécessaire de rester sur ses gardes et d'être toujours en alerte. Expliquant que les brigands saisissent l'occasion des ruelles et boulevards désertés à cause de la mise en place du couvre-feu, notre source précise que les autorités ne peuvent pas être partout et appelle donc à davantage de vigilance. Assurément la métropole casablancaise est si immense qu'il est impensable de pouvoir couvrir tout ce territoire et d'après différentes sources concordantes, le taux de criminalité au niveau particulièrement de la préfecture Casa-Anfa est le plus élevé. Des tentatives de carjacking aux petits larcins en passant par des agressions physiques, il s'en passe des choses à partir de 22h généralement dans cette zone. « L'on ne devrait pas craindre le vampire-coronavirus autant que les agresseurs qui sévissent durant l'intervalle du couvre-feu instauré. Ces assaillants savent pertinemment que leur cible de prédilection se trouve dans ce genre de quartiers donc ils épient et guettent leur proie...», dit à Hespress FR un badaud habitant dans le coin et qui a vu toute la scène de sa fenêtre, regrettant que les crimes et délits ayant un impact évident sur le sentiment de sécurité des citoyens ont connu des hausses considérables. En effet, selon plusieurs sources bien informées, les affaires d'atteinte aux biens et aux personnes sur la voie publique se poursuivent malgré la campagne d'assainissement effectuée en mars dernier dans plusieurs quartiers et artères de la ville. C'est dire que malgré le renforcement des effectifs de police en provenance de plusieurs autres villes, les habitants de Casablanca ne semblent pas du tout rassurés pour autant...