Les trois derniers chefs d'Etat malgaches ont lancé lundi à cent à l'heure leur campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle le 7 novembre, en affichant sans retenue leurs moyens, leurs promesses et leurs ambitions. Sitôt donné le coup d'envoi officiel des réjouissances, Andry Rajoelina (2009-2014), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2013-2018), grands favoris du scrutin, ont déployé caravanes, banderoles et slogans. « Je déclare notre campagne officiellement ouverte », a déclaré Ravalomanana, 68 ans, devant une foule de plusieurs centaines de personnes réunies sur la célèbre Place du 13 mai, au cœur de la capitale Antananarivo. « On vient de prouver qu'Antananarivo nous appartient », a-t-il lancé à ses troupes après avoir parcouru en convoi la ville. Le président sortant Hery Rajaonarimampianina, 59 ans, a lui réuni ses fidèles à quelques km de là, à Itaosy. « Au vu de l'affluence que nous avons eue aujourd'hui, on peut déjà se considérer comme vainqueurs », a-t-il assuré, avant de promettre en cas de victoire « une autosuffisance alimentaire en deux à trois ans pour Madagascar ». Quant à Andry Rajoelina, 44 ans, il a entamé son marathon par une réunion publique à l'extrême nord de la grande île, dans la ville de Diégo-Suarez. Dès samedi, il avait en toute légalité grillé la politesse à ses adversaires en réunissant des centaines de fanatiques à Antananarivo pour la sortie de son livre au titre en forme de programme : « Pour l'amour de la patrie ». La campagne électorale débute dans un climat encore tendu par la longue crise politique qui a secoué Madagascar d'avril à juin.