Le Centre Marocain de Conjoncture annonce une Relance Post-Pandémie lente et difficile pour tous les pays et les secteurs. Dans son spécial portant sur « La relance économique : Priorités et mesures d'accompagnement », le CMC évoque des perspectives de l'économie mondiale très incertaines, préconisant une « reconstruction en mieux »… « Selon les perspectives du Fonds Monétaire Internationale, l'économie mondiale devrait connaître une croissance de 6 % en 2021, et se modérer à 4,4 % en 2022, après une contraction d'environ 3,3 % en 2020 », estiment les auteurs du dernier spécial du CMC, précisant pour le Maroc, que l'accès aux vaccins devrait favoriser la confiance et la reprise de l'activité, tandis que les sous-performances du tourisme et du secteur des services en général constituent un facteur de baisse des perspectives économiques. « Dans un contexte économique particulièrement contraignant avec la persistance de la crise sanitaire et ses effets déstabilisateurs, les programmes de soutien à l'activité engagés dans l'urgence peinent à produire les résultats escomptés que ce soit sur les plans de la croissance, de l'emploi ou du progrès social », indiquent-ils. En fait, la même source continue d'expliquer que « Plus d'une année après le déclenchement de la pandémie et après de multiples efforts pour en atténuer les effets tant sur le plan économique que social, le cycle d'activité, bien que résilient, ne donne pas encore les signes d'une inflexion de tendance suffisamment vigoureuse ». C'est ainsi que l'Institution estime que cette situation rend nécessaire la consolidation des programmes de soutien aux PME à travers la facilitation de l'accès au financement mais aussi l'amélioration de l'environnement compétitif. Et d'ajouter : « Elle rend également nécessaire l'intensification de l'effort d'investissement pour la transformation structurelle et la modernisation de l'économie ». Entre effondrements et résiliences des secteurs Se basant sur les recommandations de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le CMC met en avant que la relance économique doit être envisagée comme une « reconstruction en mieux », au sens où l'on se doit d'outrepasser les erreurs antérieures, particulièrement au sujet de l'environnement. Et de souligner : « L'organisme met en garde contre des préjudices économiques et sociaux, autrement plus importants que ceux provoqués par la Covid–19, en faisant référence, notamment, au changement climatique et à la dégradation de la biodiversité ». Le Centre trouve aussi qu'au-delà de la nécessité de redresser l'économie et de régénérer les sources de revenus des populations, la priorité doit être donnée à l'exigence de consolider la résilience des nations, dans une meilleure prise en charge des chocs à venir qu'ils soient de nature sanitaire ou environnementale. « Si l'on est tenu de trouver une vertu à la pandémie ; il est probable qu'elle sera contenue dans la contingence d'avoir permis une mise à nu des imperfections de la densification effrénée des échanges internationaux, vigoureusement animés par des batailles de compétitivité sans merci », alerte le CMC. Climat des affaires : pour une entrée de plain-pied En outre, l'Institution fait également ressortir que le Maroc, selon une approche participative et dans un partenariat associant l'Etat au milieu des affaires s'appuyant sur une assistance technique internationale, se prépare à mettre en œuvre une politique nationale pour l'amélioration de l'environnement des affaires, portant sur la période 2021-2025. « Les travaux d'élaboration de ce chantier sont entrepris, sous la coordination du comité national de l'environnement des affaires (CNEA), avec le souci de mettre à profit les opportunités, en rapport avec le sujet, révélées à l'issue de la crise pandémique coronarienne », note le CMC, ajoutant qu'il s'agit de combler, ainsi, les vides juridiques et de procédures pour accélérer la digitalisation et mieux encadrer le télétravail notamment. Se voulant optimistes, les auteurs du Spécial annoncent que la réflexion est engagée autour des aspects de réformes à compléter, à reconsidérer voire à introduire comme nouvelles pour réduire les coûts, optimiser les délais, multiplier les guichets uniques, favoriser la dématérialisation…et plus généralement, réunir les conditions pour une entrée de plain-pied dans la modernisation des rapports régissant la compétitivité.