Face à la crise politique au Liban qui s'éternise, le chef de la diplomatie française effectue une nouvelle visite à Beyrouth pour faire passer un message de fermeté. L'économie du pays s'enlise pendant que la classe politique ne trouve pas de solution. Les partis politique libanais ne veulent toujours pas trouver un commun accord pour la formation d'un nouvel exécutif. Neuf mois après la démission fracassante du Premier ministre Hassan Diab, qui a baissé les bras face à une situation de blocage complet, le Liban est toujours au même stade. Le déplacement du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui s'achèvera vendredi, intervient comme un nouveau signal lancé par Paris visant à faire bouger les choses dans le pays. Il a été reçu dans la matinée par le président Michel Aoun au palais de Baabda, a indiqué la présidence libanaise, avant de se rendre chez le chef du Parlement, Nabih Berri. Il rencontrera également des représentants de partis d'opposition. M. Le Drian avait indiqué mercredi soir qu'il venait avec un message de « grande fermeté aux responsables politiques et un message de pleine solidarité aux Libanais ». Paris avait conditionné l'organisation d'une conférence internationale de donateurs en faveur du Liban à former en urgence un nouveau gouvernement et la mise en place de profondes réformes pour sortir le pays de la crise. Mais depuis plusieurs mois, les partis politiques paralysent le processus de formation d'un nouveau gouvernement qui doit être dirigé par Saad Hariri, alors que ce dernier propose une solution plus radicale qui consiste à éliminer les rivalités politique en mettant en place un gouvernement de compétences. Mais dans un pays multiconfessionnel et multiethnique où la gouvernance est répartie selon ces considérations, Saad Hariri ne trouve pas l'appui du président Michel Aoun. La visite du chef de la diplomatie française au Liban intervient également après un nouveau coup de pression de Paris sur les dirigeants libanais, après l'interdiction d'accès au territoire français à des personnalités politiques jugées comme responsables de la crise politique au Liban. « Nous avons à titre national commencé à mettre en œuvre des mesures restrictives en matière d'accès au territoire français à l'encontre de personnalités impliquées dans le blocage politique en cours, ou impliquées dans la corruption », avait déclaré fin avril Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. Le Liban est en proie à une grave crise de confiance du peuple envers sa classe politique depuis l'explosion survenue au port de Beyrouth qui a meurtri la capitale. A cela, s'ajoutent des mois de manifestations contre l'effondrement de la monnaie.