En visite au Liban en crise économique, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré qu'il est « urgent » que le pays s'engage vers des réformes. Le ministre français des Affaires étrangères avait déjà manifesté la prédisposition de la France à aider le Liban. « Des actes concrets sont attendus depuis trop longtemps. Il est aujourd'hui urgent et nécessaire de s'engager de manière concrète dans la voix des réformes, c'est le message que je suis venu transmettre à toutes les autorités libanaises », a déclaré à des journalistes le ministre français à l'issue d'un entretien avec son homologue libanais, Nassif Hitti. Le numéro deux du gouvernement français doit effectuer une visite de deux jours dans ce pays qui vit sa pire crise économique et qui espère obtenir des aides internationales. Le Liban a demandé à plusieurs reprises à être sauvé mais la situation semble ne pas trouver d'issue surtout dans ce contexte mondial de pandémie qui a énormément affecté les économies mondiales. Jean-Yves Le Drian, au premier jour de sa visite, s'est entretenu une trentaine de minutes avec le président libanais Michel Aoun qui l'a reçu au Palais présidentiel de Baabda, puis a discuté avec le chef du gouvernement Hassan Diab en présence du ministre des Finances libanais Ghazi Wazni, et à ensuite rencontré le chef du Parlement Nabih Berri. Le 8 juillet devant le Sénat en France, le chef de la diplomatie avait montré un eu d'exaspération à propos de la situation du Liban. « Aujourd'hui, il y a un risque d'effondrement. Il faut que les autorités libanaises se ressaisissent, et je me permets de dire ici à nos amis libanais : +vraiment nous sommes prêts à vous aider mais aidez-nous à vous aider, bon sang !+ ». Le Liban vit actuellement sa pire crise économique avec une dépréciation de sa monnaie qui s'est accompagnée d'une hausse des prix. Les autorités ont par ailleurs imposé des restrictions bancaires sur les retraits et les transferts à l'étranger afin d'éviter que les plus riches ne sécurisent leur argent dans les banques étrangères. A cause de cette situation et du chômage, des milliers de Libanais ont manifesté pendant plusieurs jours contre leur gouvernement qu'ils accusent d'incompétence et d'être corrompu. Cela a provoqué la démission de l'ancien chef du gouvernement Saad Hariri. Le pays espère obtenir des aides financières de l'ordre de 10 milliards de dollars notamment du FMI, les autorités ont entamé des négociations à la mi-mai avec le Fonds mais la situation reste encore inchangée.