C'est du remâché ! selon les médias espagnols tant que le Maroc « s'obstinera à vouloir développer des projets dans ses régions du nord et nord-est pour relocaliser la population qui vivotait de la contrebande des frontières », les deux enclaves occupées de Sebta et Melilla demeureront fermées. Le quotidien "El Español", n'en démordait pas d'ailleurs de l'idée, il y a de cela une dizaine de jours, avançant que le Maroc n'avait aucunement l'intention d'ouvrir les frontières terrestres avec Sebta et Melilla même après la crise sanitaire, « au moins jusqu'à ce que l'Espagne accepte certaines de ses demandes » comme la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Mais ça c'était avant comme dirait la pub. Le média sous-estimant dans l'affaire que le fait de céder le Sahara au Maroc après la Marche Verte était en soi une reconnaissance de la marocanité sur cette ex-colonie espagnole et ancienne province marocaine. Rabat tenterait avec les présides occupés de Sebta et Melilla de « suivre le modèle établi avec l'Algérie », dont les frontières ont fermées depuis 27 ans (1994), à savoir relocaliser les emplois en développant la zone nord-est adjacente à son voisin en mettant fin à l'informel de la contrebande. « L'objectif de Rabat est de développer économiquement les zones est et centre du Maroc, contribuer à l'emploi et améliorer le niveau de vie des habitants » poursuit-on afin d'éviter les conflits sociaux et les manifestations populaires, principalement de ceux qui gagnaient leur vie en faisant passer des marchandises entre Espagne et Maroc. Un leitmotiv que ne cesse de ressasser les autorités des présides occupés et principalement celui de Sebta, qui asphyxiés économiquement ne savent à quel saint contrebandier se vouer. Le quotidien l'avait rappelé, si le commerce atypique a énormément chuté depuis 2019 c'est qu'il y a eu plusieurs plans économiques que le gouvernement marocain a mis en œuvre, créant des entreprises et générant des emplois (environ 5000 jusqu'en 2023) dans la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima. De plus souligne-t-on, le Maroc envisage de se positionner en position privilégiée dans le commerce méditerranéen avec la construction du port de Nador et l'extension de Tanger-Med. « De cette façon, il sera fait sans Sebta et Melilla », publie-t-on encore. C'est que les médias espagnols jugent extrêmement difficile une coopération avec les enclaves occupées dans le cadre de l'Opération Marhaba ou Paso del Estrecho selon la rive ou l'on se trouve. L'année dernière, l'opération avait été réalisée avec succès grâce à des avions spéciaux de différents pays et avec deux routes maritimes en provenance de France et d'Italie. Les autorités marocaines ont eu cette année quelques contacts avec les compagnies maritimes pour voir leur «disponibilité et capacité» dont certaines battant même, pavillon espagnol. Le Maroc envisage également des traversées à partir de la France et d'Italie, voire pour une fois éventuellement du Portugal. Ainsi, les autorités marocaines ne dépendront pas de l'Espagne si elle n'ouvre pas les routes maritimes vers le Maroc. Une autre probabilité « la location de bateaux du Portugal ». Tout ce remue-ménage aura eu du bon, puisque, l'Autorité portuaire de la baie d'Algésiras (APBA) a lancé un appel d'offres dans la perspective d'une activation de la traversée vers Tanger-Med, de voyageurs en provenance des pays du nord de l'Europe vers le Maroc. C'est qu'Algésiras économiquement y a laissé des plumes depuis que Dame Covid sévit.