Faisant état des finances publiques lors du premier trimestre de l'année en cours, le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration révèle qu'il y a eu une quasi-stabilité des recettes fiscales avec repli des recettes non fiscales et un besoin en financement ainsi qu'un recul des dépenses... La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin mars 2021 n'est pas très reluisante. En effet, un déficit budgétaire de 6,7milliards de dirhams (MMDH) contre un excédent de 5,6 milliards au titre de la même période de 2020 est ressorti. «Toutefois, la comparaison entre ces deux périodes doit tenir compte d'éléments exceptionnels, à savoir : l'impact limité de la crise sanitaire au premier trimestre 2020 grâce particulièrement à la mobilisation en mars des recettes de 18,3 milliards issues du Fonds spécial de la gestion de la pandémie Covid-19», précise-t-on dans la note du ministère. Ainsi, la même source fait ressortir une quasi-stabilité des recettes fiscales, notant que celles-ci ont accusé une baisse de près de 2,7 milliards de DH comparativement à fin mars 2020, et ce sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. «Globalement, les recettes fiscales ont enregistré un taux de réalisation de 29,1 % et ont enregistré une baisse de près de 2,1 MMDH, s'expliquant notamment par la non reconduction en 2021 de la mesure relative à la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices, instituée par la loi de finances 2019. Hormis cette contribution, les recettes fiscales affichent une relative résilience en se situant quasiment au même niveau qu'à fin mars 2020, lequel n'a été affecté que partiellement par les effets de la pandémie», met en relief le ministère. Et d'ajouter que cette quasi-stabilité des recettes fiscales recouvre principalement : une baisse des recettes tirées de l'IS (-1,8 MMDH), en lien notamment avec la baisse de l'activité en 2020, et, dans une moindre mesure, des droits d'enregistrement et de timbre (-0,3 MMDH) et des taxes intérieures de consommation (-0,1 MMDH) ; une augmentation des recettes au titre de l'IR (+0,9 MMDH) et de la TVA à l'intérieur (+0,8 MMDH) et à l'importation (+0,3 MMDH) et une augmentation des droits de douane de 0,3 MMDH. Les recettes non fiscales et les dépenses en net repli De leur côté, les recettes non fiscales ont marqué un repli de 0,9 MMDH, imputable, à hauteur de 1,2 milliard, aux « fonds de concours ». « Les produits provenant des établissements et entreprises publics ont, a contrario, augmenté de 400 millions de dirhams (MDH) attribuable principalement à un versement de 500 millions de l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie au titre des dividendes de 2020. En outre, un recul est également relevé du côté des dépenses. A ce sujet, la même source souligne que l'exécution des dépenses ordinaires affiche une baisse de 1,3 MMDH avec un taux de 25,4%. « L'évolution par rapport à fin mars 2020 est imputable à un repli des dépenses au titre des « autres biens et services » (-2,5 MMDH) et des intérêts de la dette (-0,5 MMDH) », précise le département de Mohammed Benchaâboun, ajoutant entre autres que la charge de la compensation a connu une hausse de 0,3 MMDH en liaison notamment avec l'augmentation des cours du gaz butane. Ainsi, ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 1,2 MMDH, contre un solde positif de 0,2 MMDH à fin mars 2020. S'agissant des émissions au titre des dépenses d'investissement, l'on affirme de même source qu'elles sont en baisse par rapport à fin mars 2020 et qu'elles s'établissent à 19,3 MMDH, ajoutant que comparativement aux prévisions de la loi de Finances 2021, leur taux de réalisation a grimpé à 28,4%. Et de faire remarquer, par ailleurs, qu'un besoin de financement a été couvert principalement en ayant recours au marché domestique. «Compte tenu de ces évolutions et d'une réduction des opérations en instance de 20,9 MMDH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l'ordre de 27,6 milliards», annonce le ministère, avant de relever que «ce besoin, augmenté du flux net des placements sur le marché monétaire (-4,2 MMDH), a été couvert par recours au marché de la dette intérieure et la mobilisation de financements extérieurs pour des flux nets respectifs de 12,5 MMDH et 4,5 MMDH, ainsi que par la hausse des dépôts au Trésor pour un montant de 14,3 MMDH».