Après avoir révélé ses prévisions de croissance pour l'année 2021, le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à ce que les économies des pays qui ont commencé la vaccination précoce contre le Covid-19 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) reviennent à leurs niveaux pré-épidémiques l'année prochaine. La région a ainsi vu la croissance de son PIB réel reculer de 3,4% en 2020 en raison de la baisse des prix du pétrole et des fermetures imposer pour empêcher la propagation du virus fantôme précise la même source. Le FMI a déclaré plus tôt que la croissance du PIB dans la région Moyen-Orient et en Afrique du Nord atteindrait 4% en 2020, en hausse de 0,9% par rapport aux précédentes attentes dévoilées en octobre. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales publié ce dimanche 11 avril, le FMI a prédit que les niveaux du PIB enregistrés actuellement reviendrait en 2022 au même niveau de 2019 grâce à la vaccination précoce. En revanche, le processus de rétablissement devrait se faire dans les pays qui connaissent une lenteur et un retard dans le domaine de la vaccination, entre 2022 et 2023. Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international, a déclaré que « la reprise est sur une voie mitigée, où l'administration du vaccin joue un rôle important dans la détermination de l'efficacité et de la profondeur de la reprise ». « La croissance a plusieurs vitesses et se déroule à différents niveaux entre ceux qui se précipitent pour administrer le vaccin pour atteindre rapidement la vaccination de toute leur population, ou au moins 75% d'entre eux, et ceux qui seront lents à se vacciner ou seront en retard« , a-t-il ajouté. De nombreux pays de la région Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en particulier les pays du Golf, ont lancé des campagnes de vaccination à grande échelle, tandis que l'accès aux stocks de vaccins pour de nombreux autres pays reste un défi majeur en raison des quantités limitées de vaccins, des conflits internes et de la faiblesse des ressources financières. Le Maroc, bon élève Le Maroc a d'ailleurs eu la chance de passer ses commandes en vaccin à temps et lancer sa campagne de vaccination nationale en vaccination totalement (1ère et 2ème doses) plus de 4 millions de Marocains, en priorité les personnes à risques et au front face au virus (médecins, forces de l'ordre …). Azour, qui s'exprimait dimanche lors d'un point de presse autour des dernières Perspectives de l'économie régionale établie par le FMI,, a affirmé que le Royaume figure parmi « les pays les plus avancés ». « C'est le pays africain le plus avancé et dans la région MENA, si on exclut les pays producteurs de pétrole du Golfe, le Maroc est un des pays les plus avancés », a-t-il dit, notant que « l'ensemble des actions entreprises (au niveau de la production, mais aussi au niveau social et bancaire) ont permis au Maroc de renforcer sa croissance pour cette année et aussi se mettre sur une trajectoire meilleure pour l'avenir, pour la reprise de la croissance et pour bâtir une économie plus intégrée et plus forte économiquement ». Pour le responsable au FMI, le Maroc a pris en compte deux leçons de cette crise: Premièrement, l'importance du social, le gouvernement ayant lancé un grand chantier de réforme du système de protection sociale, et développé une série de mécanismes de protection pour les plus vulnérables. « En parallèle, a-t-il poursuivi, la gestion de la politique monétaire et la politique de change par la banque centrale a permis aussi de renforcer cette stabilité, ce qui a permis au Maroc, après avoir tiré sur sa ligne de Précaution et de Liquidité (LPL) avec le Fonds, d'aller sur le marché avec une émission qui était très positive avec un soutien assez élevé de la part des investisseurs, ce qui a permis au Maroc aussi de renforcer ses niveaux de réserves », a poursuivi le responsable de l'institution monétaire internationale ». Toujours du côté du FMI, et après avoir accusé un recul de 4,8% en 2020, les pays du Golf riches en pétrole devraient connaître une croissance de 2,7% cette année. Le Liban, qui souffre de crises économiques, sociales et politiques, est le seul pays de la région dont l'activité économique devrait reculer cette année après avoir connu une contraction significative de 25% l'an dernier.