Le projet de loi visant à déchoir des Algériens de la diaspora de leur nationalité, notamment pour des actes » préjudiciables aux intérêts de l'Etat « , a été « retiré », a annoncé dimanche le président algérien, en raison de « son interprétation erronée ». « Le parcours de cet avant-projet de loi a été interrompu. Il y a un malentendu et une incompréhension », a-t-il annoncé dans un entretien à des médias nationaux, diffusé sur l'ENTV. « On l'a retiré », a annoncé Abdelmadjid Tebboune, confus mais pas honteux. Présenté début mars, l'amendement au Code de la nationalité permettant de déchoir des Algériens de la diaspora de leur nationalité avait suscité de vives réactions en Algérie et ailleurs dans le monde. Dimanche 4 avril, le président algérien, a enfin reconnu que le projet était controversé, signifiant que l'Algérie « acceptait la double nationalité ». « Il y en a même qui ont en trois ». Pour lui, la double nationalité peut être bénéfique à l'Algérie, quand « l'esprit patriotique et le respect de la famille » sont réunis. « Nous, c'est l'atteinte à la sûreté de l'Etat », qui fâche , « qu'on peut défendre autrement », a-t-il dit, poursuivant, « On a considéré qu'une infime minorité ne peut pas nous amener à mettre en place une loi parce que c'est une chose qui n'intéresse pas les Algériens ». Du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » qui s'applique de toute évidence son cas lui, le président mal élu. Cet amendement au Code de la nationalité a été présenté au début du mois de mars, suscitant un tollé au moment où le mouvement de contestation contre le régime le Hirak, soutenu par une grande partie de la vaste diaspora algérienne, a repris ses manifestations hebdomadaires. Le projet prévoyait de déchoir de sa nationalité algérienne « acquise ou d'origine » toute personne commettant à l'étranger des actes portant « volontairement de graves préjudices aux intérêts de l'Etat » ou « qui « collabore avec un Etat ennemi ». Il faut dire que ce PL sur la déchéance de la nationalité, présenté par le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati lors d'un Conseil des ministres en mars, avait fait réagir les Algériens, qui y ont vu une volonté de faire taire les animateurs et figures de proue de la toile du Hirak qui activent ou s'activent à partir de l'étranger, à l'instar de, Mohamed Zitout, le youtoubeur Amir Dz ainsi que le journaliste, et néanmoins ancien officier des services de renseignements, Hichem Aboud tous accusés de terrorisme par la justice algérienne et qui ont la sympathie et le soutien d'une partie des manifestants du Hirak et dont des mandats d'arrêts internationaux ont été lancés à leur encontre par le tribunal de Bir Mourad Raïs, la justice algérienne leur reproche de vouloir radicaliser le Hirak en Algérie.