Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, entend donner une impulsion aux relations de toutes sortes avec l'Afrique. Aussi compte-t-il reprendre son agenda international avec une tournée dans le continent qui débutera le 7 avril et qui l'amènera à visiter l'Angola et le Sénégal, pays dans lesquels il restera les 8 et 9. Le choix de L'Afrique est due, selon des sources de La Moncloa, au fait que le gouvernement espagnol considère l'Afrique comme « une priorité pertinente ». Pedro Sanchez a, par ailleurs, invité le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, pour une visite officielle de deux jours en Espagne au cours de laquelle, en plus de tenir des réunions avec le roi et le chef du gouvernement, il mettra en vedette une réunion avec des hommes d'affaires. La tournée de Sanchez en Afrique ne l'emmènera pas au Maroc, malgré l'attente d'un sommet de haut niveau entre les deux pays. L'idée du président du gouvernement est de pouvoir construire un partenariat avec les pays africains, dans la volonté de l'Espagne de conduire la stratégie de l'Union Européenne à l'égard du continent. Aussi, le voyage du président du gouvernement aura une composante économique et commerciale très importante, avec des réunions au plus haut niveau, pour lesquelles Sanchez a l'intention de voyager accompagné d'hommes d'affaires espagnols, toujours dans les limites imposées par Covid-19. Sanchez a énuméré les priorités de la politique étrangère espagnole en janvier dernier et a souligné que « ce doit être la décennie de l'Espagne en Afrique ». Pour rendre cet engagement explicite par des faits, il présidera la présentation du plan Focus Africa 2023 ce lundi au Palais de la Moncloa. Avec eux, il s'agit de faire comprendre aux sociétés et institutions espagnoles et africaines qu'il s'agit d'une région prioritaire pour la diplomatie espagnole et avec laquelle elles souhaitent construire un partenariat stratégique pour relever ensemble leurs défis. Divers ministères ont travaillé à la planification de l'initiative: Affaires étrangères, Economie, Intérieur, Défense, Industrie et inclusion sociale, et Migration. Chacun de ces départements se voit attribuer une série d'actions concrètes pour développer cette stratégie qui fait du Maroc et du Sénégal des pays pilotes pour appliquer des mesures et des mécanismes de coopération renforcée. Sauf que, les relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et son homologue «ibérique» pour ainsi dire, restent à défaut d'être gelées, tout de même assez froides. Pedro Sanchez en est conscient le différend concerne un ensemble de questions centrales dans la région de migration irrégulière, Sahara marocain et délimitation des eaux territoriales... qui ont fait que le douzième sommet entre le Maroc et l'Espagne ait capoté puisque reporté à deux reprises ( décembre à février et puis à une date ultérieure). Mais au-delà du Sahara et de l'immigration ce qui irrite surtout Madrid c'est surtout la présence de plus en plus forte des Etats-Unis d'Amérique dans la région africaine par le biais du portail marocain. L'Espagne voit du mauvais œil ce rapprochement qui se fait à ses dépens et surtout de ses intérêts africains. Mais s'il est un fait dans le développement des relations de Madrid avec l'Afrique, c'est que le Maroc est un passage obligé, ne serait-ce que géographiquement comme l'est l'Espagne pour l'Europe.