Les nouvelles informations continuent d'alimenter l'affaire du viol et d'inceste de la petite Imane de Fès, une adolescente d'à peine 13 ans. A ce stade, les incohérences du dossier ont été relevées par plusieurs acteurs associatifs, qui réclament que la fillette soit séparée de sa famille pour les besoins de l'enquête. « Tout est bizarre dans ce dossier », nous confie une source associative ayant requis l'anonymat. « Elle est victime, mais de qui ? On ne sait pas », nous indique-t-on. « Nous avons l'impression que cette fille est manipulée », ajoute notre source qui nous confie qu'Imane parle avec beaucoup d'assurance et d'éloquence pour son âge. « Elle parle comme un adulte, c'est comme si elle avait appris un texte », a également relevé une autre source proche du dossier, notant qu'elle utilise un jargon précis lorsqu'elle parle et qu'elle semblait accompagnée de quelqu'un lors de la première vidéo qui a créé le buzz et où elle raconte son calvaire. C'est dans ce sens que des voix s'élèvent pour réclamer que la fille soit suivie psychologiquement hors de la ville de Fès à cause de ses traumatismes multiples. Tandis que d'autres, estiment qu'elle pourrait souffrir de pathologies, telles que la mythomanie et d'autres troubles psychologiques, des séquelles de ses années de souffrances depuis la maladie de sa mère, une ancienne infirmière. Une jeune fille instable psychologiquement En effet, la jeune Imane âgée de 13 ans aujourd'hui, ainsi que ses proches ont admis qu'elle a tenté de se suicider à plusieurs reprises. Selon sa belle-mère et la fillette, elle se serait défénestrée depuis son domicile à 4 reprises et aurait blessé en passant plusieurs personnes. La branche locale de l'AMDH a confirmé qu'Imane aurait fait une tentative de suicide, mais pas 4 comme l'affirme la belle-mère. Imane soutient également avoir tenté de se suicider 4 fois, dont une avec des médicaments et une autre (qui a été à l'origine de la réouverture du dossier, ndlr) par défénestration depuis le 5ème étage lorsqu'elle a appris que sa grand-mère et son oncle ont été blanchis. Sa grand-mère qui s'est confiée à des médias, a déclaré que la fillette fuguait de chez ses parents pour venir se réfugier chez elle. « Il le père m'appelait pour me dire qu'elles étaient introuvables (Imane et sa soeur). Je lui disais qu'elles étaient chez moi et il venait les chercher. Je lui disais laisse-les ici, et il me répondait +ce sont mes filles+ », avant de les reprendre. Le père des deux filles ne pouvant pas assurer leurs besoins à une certaine période et la mère étant en hôpital psychiatrique, avait consenti à les faire garder par leur grand-mère pendant 3 ans, depuis les 6 ans d'Imane. « Je l'ai inscrite à l'école quand elle avait 7 ans et je l'y emmenais tous les jours », a-t-elle déclaré. « Quand elles sont parties de chez moi (le père d'Imane a repris la garde de ses filles quand Imane avait 9 ans, ndlr) elles étaient toutes les deux en bonne santé », a-t-elle déclaré faisant référence à Imane et sa jeune sœur qui va décéder plus tard. Les circonstances du décès de la jeune sœur d'Imane restent encore mystérieuses. La grand-mère de la fillette a déclaré en outre, ne pas savoir d'où ces accusations de viol proviennent et a appelé à ce qu'une enquête soit faite pour expliquer dans quelles circonstances Imane s'est fait violer et quand exactement. « Je ne sais pas où cette fille veut en venir, quel est son but et ses motivations ? Je suis une femme innocente, je n'ai pas fait ça (les accusations de torture proférées par Imane, ndlr) », a-t-elle affirmé, ajoutant qu'elle faisait très attention aux enfants ne les laissant même pas aller chercher un verre d'eau eux-mêmes. Cette remarque de la grand-mère semble pertinente puisque la jeune fille avait pour habitude de fuguer pendant de longues heures, à errer dans les rues, et le père ne la retrouvait que tard le soir, selon la grand-mère. Des informations confirmées par l'AMDH section Fès qui a déclaré à Hespress FR qu'Imane avait pour habitude de passer des journées entières dans la rue pour vendre des paquets de kleenex. Lorsqu'ils étaient au tribunal, la grand-mère d'Imane aurait pris son fils en aparté pour lui demander de mettre fin à cette histoire, indique-t-elle. « Je lui ai dit Houssine, arrêtes tout ça ! Il a répondu +moi-même j'ai peur de ma fille+ », a-t-elle dit. Imane refuse d'être séparée de sa belle-mère Lors du dernier procès en date, le procureur général de la Cour d'appel de Fès a demandé à ce qu'Imane soit suivie par le service pédopsychiatrique de l'hôpital Ibn Rochd à Casablanca pendant que l'affaire suivait son cours. Cette nouvelle a été saluée par l'association Touche Pas à Mon Enfant (TPAME) de Najat Anwar. Le placement en service pédopsychiatrique à Casablanca « est la meilleure solution pour éloigner la fille de la famille et pour voir les choses plus clairement. Si la fille reste avec sa famille, il sera difficile de connaitre la vérité », a indiqué Najat Anwar dans une déclaration à Hespress FR, notant que l'expertise d'un service compétent comme celui de l'hôpital Ibn Rochd apportera beaucoup à ce dossier. Imane a par ailleurs été placée sous protection judiciaire après une décision du tribunal de première instance. Mais la jeune fille refuse d'être suivie et placée en organisme de protection loin de son domicile actuel et sa belle-mère a également refusé, affirmant vouloir rester auprès d'Imane et jugeant qu'il sera difficile pour elle de s'occuper d'elle ainsi que de sa fille de 4 ans issue d'un précédent mariage. Sur les vidéos qui ont été partagées sur internet, la victime se montre ferme et déclare vouloir rester avec ses parents, plus précisément avec sa belle-mère qui la soutient complètement, et elle regrette que cette dernière ne soit pas son parent légal. Elle déclare par ailleurs avoir été maltraitée par des filles à l'orphelinat où elle avait été placée momentanément lors de la première affaire.