Les réseaux sociaux. Cet espace ouvert à tous et pour tous, où la créativité, les idées, et les opinions se croisent, se partagent et donnent ainsi suite à des débats. Au Maroc, cet espace est devenu le point de partage de plusieurs faits et histoires, qui jusque-là, n'étaient pas racontés. Des mouvements sociaux ont également trouvé place sur les RS à l'image du boycott qui a touché plusieurs grandes entreprises nationales et internationales. Mais la futilité finit toujours par trouver place partout. Si on observe la tendance au Maroc du contenu digital partagé sur les réseaux sociaux, la stupidité et la vulgarité battent leur plein. « Routini Al Yaoumi »(Ma routine quotidienne), est l'un des contenus qui sévissent, montrant des femmes, « influenceuses« , exposer leurs corps de façon « vulgaire » , comme le jugent les internautes. Un contenu très critiqué, mais pourtant très visualisé. Schizophrénie quand tu nous tiens! Enfin bref, les réseaux sociaux, et qu'on le veuille ou non, ont beaucoup contribué à la promotion de la culture, du cinéma, de l'humour au Maroc. Ils ont montré de quoi est capable la jeunesse marocaine dans plusieurs domaines. Ils ont également contribué à l'amélioration, entre autres, de la mentalité des Marocains, même si nos interlocuteurs à ce sujet ne sont pas tous d'accord sur ce point. Ainsi, et en quelques clics seulement, les Marocains ont pu découvrir d'autres cultures, d'autres mentalités, d'autres horizons. Mais la futilité reste néanmoins très présente. Et la plupart de nos influenceurs(es) n'ont pas pu créer une valeur ajoutée via ces réseaux en haussant le niveau de leurs contenus. Ils se sont plutôt contentés de faire la promotion de marques de dentifrice, couches pour enfants, cosmétiques et spots branchés. La demande est là, pourquoi ne pas en profiter … Les GAFA : Les rois des données Dans l'univers d'internet, l'acronyme GAFA désigne les quatre géants de l'internet à savoir Google, Apple, Facebook et Amazon. Ces entreprises gèrent tout ce qui se passe, entre autres, dans le monde d'internet et de la technologie et de ce fait, contrôlent nos données personnelles qu'on leur donne de notre plein gré. Pour résumer, lorsqu'on est inscrit dans un réseau social, ce dernier dispose de tonnes d'informations sur nous, en contrepartie d'un service gratuit qu'il nous offre. Mais ce que représente le poids de ces données est beaucoup plus que le service offert. Sans pour autant rentrer dans les détails, la plupart des réseaux sont donc gratuits. Mais depuis quelques années, des rumeurs ont circulé sur la possibilité que Facebook devienne payant, comme plusieurs services premium d'autres plateformes, tel Linkedin. Mais le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg a démenti cela promettant une gratuité éternelle de son réseau pour le grand public. Et de ce fait, le partage sans tri de contenus, quels que soient leur qualité, ou le message qu'ils portent, même si les équipes de Facebook essaient de détecter et supprimer les publications haineuses ou incitant à la violence etc. Pour garder le contrôle sur les données, le patron de Facebook a même racheté WhatsApp et Instagram, les deux réseaux sociaux les plus utilisés au monde. Zuckerberg a même l'intention de fusionner l'ensemble de ces applications de messageries reliées à son entreprise. Selon Rachid Aoukraz, économiste et membre du Moroccan Institute for Policy Analysis (MIPA), internet et les RS ont apporté leur lots d'inconvénients mais également d'avantages. L'avantage c'est le partage d'information, l'amélioration du niveau intellectuel des communautés etc. Mais selon lui, les multinationales à la tête de ces réseaux sociaux, et qui génèrent des milliards à travers eux, se dirigent vers la révision de leur modèle en adoptant des formules premium, autrement dit payantes, pour attirer une catégorie précise d'abonnés à la quête d'une meilleure qualité de contenu et avec des besoins exigeants. Pour Simi Ouchtou, Chef de projet canaux digitaux, le niveau national sur les réseaux et à son bas niveau. « Au Maroc, les RS sont devenus un véritable club de bêtise humaine, en plus d'être une source d'ondes négatives. Aujourd'hui, il suffit d'amuser la galerie, de faire un show chaud, de filmer une baliverne, pour prétendre être influenceur« , dit-il. Selon ce « Geek« , « tout est chiffres, tout est Like, tout est Follow, tout est éphémère en fin de compte« , et « les communautés elles aussi raffolent de ces contenus, tout sauf intéressants« . Ce connaisseur en digital et réseaux sociaux a soulevé plusieurs questions dans ce sens à savoir est-ce la faute à ces « pseudos influenceurs« , comme il les décrit, « ou à une mentalité marocaine décidément dégradée, et abrutie par des leaders d'opinion incultes« . Interrogé sur la manière de remédier à cela, et hausser un peu le niveau des contenus sur les RS, Simo Ouchtou estime que nous « avons besoin de mettre en avant de vrais influenceurs qui produisent du contenu de qualité divertissant, intuitif, ludique et qui apportent une vraie valeur ajoutée aux internautes. Ce n'est que comme ça que l'on peut bâtir une jeunesse meilleure, intellectuelle et connectée« .