Le président américain Joe Biden a affirmé avoir lu le rapport du renseignement américain sur le meurtre du journaliste saoudien du Washington Post, Jamal Khashoggi. Cette affaire pourrait compromettre les relations entre les Etats-Unis, et le locataire de la Maison Blanche est attendu pour parler au Roi saoudien. Alors que Joe Biden avait vigoureusement condamné la politique de son prédécesseur concernant cette affaire qui a ébranlé le prince héritier Mohamed Ben Salmane dit MBS (considéré comme le commanditaire de cette opération en Turquie) aujourd'hui, il a affirmé avoir lu le rapport du renseignent américain. La CIA et le Département d'Etat avaient conclu que le prince héritier était directement impliqué dans le meurtre, et le rapport du renseignement devrait être rendu public. Le président américain avait promis d'adopter une ligne dure avec Ryad, en rupture totale avec celle de Donald Trump qui s'était rapproché de MBS, un allié majeur dans la lutte contre l'influence de l'Iran. Selon la Maison Blanche, Joe Biden devrait « bientôt » parler pour la première fois au Roi Salmane et pas avec son fils. L'appel « aura lieu bientôt, nous sommes encore en train de programmer le moment précis », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, confirmant la publication prochaine du rapport par la directrice du renseignement national Avril Haines. Le porte parole de la Maison Blanche a par ailleurs indiqué que Joe Biden cherchait à recalibrer les relations entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis, au moment où le président a déjà promis de ne plus vendre d'armes à Ryad, accusée de bafouer les droits humains. « Cela signifie qu'il ne restera pas silencieux, il dira haut et fort quand il aura des inquiétudes au sujet de violations des droits humains, au sujet d'une absence de liberté de la presse et d'expression », a ajouté Jen Psaki. En 2019, alors qu'il était encore candidat à la présidentielle, Joe Biden avait confirmé que le journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, a été tué avec une implication directe du prince héritier saoudien. « Oui, je l'ai dit à l'époque pour montrer qu'il était en fait assassiné et démembré et je crois sous l'ordre du prince héritier « , a-t-il déclaré. « Je dirais très clairement que nous n'allons pas leur vendre plus d'armes que nous allons en fait, leur faire payer le prix et les rendre en fait le paria qu'ils sont », avait ajouté Joe Biden lors du débat du parti des démocrates datant du 20 novembre 2019. Mais, malgré ces déclarations dures, il semblerait que Joe Biden ne devrait pas adopter de ligne plus dure envers l'Arabie Saoudite, un pays allié pour les Etats-Unis. « Je ne dirais certainement pas que ses inquiétudes ou son opinion ont changé, mais bien entendu il est maintenant président des Etats-Unis », a nuancé Jen Psaki, et « il y a aussi des sujets sur lesquels nous allons travailler avec le royaume d'Arabie saoudite », notamment pour contrer les « menaces » régionales, a-t-elle encore ajouté.