Dans son dernier Baromètre trimestriel (février 2021) et à l'occasion de la publication du guide des risques pays et sectoriels, Coface, parmi les leaders de l'assurance-crédit, met en évidence une reprise inégale selon les pays. Si Coface dresse un tableau noir de l'Afrique, de moult annotations de « risque très élevé » et « extrême », le Maroc quoique quelque peu secoué par la crise sanitaire qui a débouché sur la plus forte récession mondiale depuis la fin de la seconde guerre mondiale, de sa modeste note B (assez élevé) reste cependant douillet en comparaison à d'autres économies de géants du continent. Mais en comparaison seulement car la réalité sur le terrain est autre et force est de constater que notre économie n'est pas au mieux et a des craintes à se faire perspectivement. A rappeler qu'à la même période de l'exercice précédent (février 2020), en matière de risque-pays, dans la carte des évaluations le Maroc s'était vu attribuer la note A4 considérée comme étant un environnement des affaires, convenable. Mais voilà le Royaume n'a pas encore retrouvé ce niveau de PIB d'avant crise. Et si Coface estime que la croissance mondiale pourrait atteindre +4,3% en moyenne en 2021, tandis que le commerce mondial progresserait de +6,7% en volume (après -5,2% en 2020) rien n'est encore acquis pour nous autres, car remettre la machine en marche demande un énorme effort national et une volonté de réussite sans failles. De plus ces projections prennent pour hypothèse que les principales économies matures parviennent à̀ vacciner au moins 60% de leur population d'ici l'été (immunité collective), ce qui est certes notre cas, mais pour autant, ce sont des secteurs sensibles à notre économie qui sont touchés qui font mal encore plus, là où ça fait déjà mal. Le secteur du tourisme est le grand malade et reste à coups sûrs le grand handicap pour une reprise. Mais il n'est pas le seul secteur à souffrir, celui des exportations n'est pas en reste. Certes, si à ce niveau le Royaume peut brandir avec fierté la carte phosphates (ressources naturelles), d'autres points faibles dans des secteurs clés (exportations de marchandises) demeurent. Les mis à mal de l'exportation sont très certainement le marché automobile européen, première source en ce sens ou de l'aéronautique, sans compter le tourisme en chute libre (12% du PIB) et le transport aérien qui impactent notre économie. Coface nous taxe également côté secteur agricole (14% du PIB et 40% de la population), donc du climat et de la disponibilité de l'eau ce qui pourrait, une fois n'est pas coutume ne pas entrer dans les calculs de l'institution française de l'assurance-crédit, cette saison-ci. Aussi, la reprise que d'aucuns attendent avec impatience pourrait alors se faire désirer si, d'ici fin 2021, des voyants venaient à rester dans le rouge, comme ceux du tourisme et du marché de l'industrie lourde métallique particulièrement l'automobile. Elles ne devraient percevoir le bout du tunnel pour un éventuel dégel qu'à l'ouverture des frontières et au retour des touristes. Coface s'est également basée pour nous noter sur les disparités sociales et régionales, le taux de pauvreté, celui du chômage qui reste élevé surtout au niveau des jeunes et des femmes et tiens même, la tension politique avec l'Algérie. Le déficit public n'est pas en reste surtout par ces temps où Dame Covid impose sa volonté comme bon lui semble. Conséquences, pour l'exécutif, elle a induit un grand nombre de dépenses supplémentaires, tout en réduisant considérablement les recettes qui selon Coface, ne reculerait que variablement et pas assez pour se refaire une santé en 2021. La dette publique (à 67% extérieure fin 2020) s'est de fait, alourdie, malgré les recettes conséquentes de la privatisation. D'après les spécialistes, le déficit pourrait reculer légèrement en 2021, en rapport avec une éventuelle reprise des exportations et du tourisme mais moins rapidement qu'escompté.