Il ne faut plus dire ALENA mais AEUMC. Après un weekend chaud et mouvementé qui a signé la dernière ligne droite pour la conclusion d'un accord commercial tripartite entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, les trois pays ont enfin pu trouver un terrain d'entente et sortir avec un nouvel accord. Ottawa a pu arracher in extremis – 30 minutes avant la fin de la date butoir – un accord à Washington qui est resté de marbre face aux demandes du Canada. Le secteur laitier canadien sera ouvert à hauteur de 3% aux produits américains et, pour calmer les ardeurs des producteurs canadiens, Ottawa a prévu de les payer pour « toutes les pertes liées » selon un haut responsable canadien. De leur côté, les Etats-Unis ont accepté de conserver le chapitre 19 sur le règlement des litiges commerciaux que le Canada voulait conserver pour ne pas avoir à traiter avec les changements de décisions soudains de Donald Trump. Le nouvel accord appelé l' »Accord Etats-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) remplace donc le traité de libre-échange nord-américain Aléna dont Donald Trump a été à l'origine de la renégociation, jugeant qu'il était désastreux pour l'économie américaine surtout au niveau du secteur automobile. Le nouvel Accord Etats-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) signé pour 16 ans, évite l'instauration de droits de douane, mais pas totalement. Le Canada et le Mexique pourront exporter un quota de 2,6 millions de voitures particulières aux Etats-Unis non taxées par an, ce qui protège les emplois dans le secteur automobile américain. Donald Trump s'est félicité, lundi 1er octobre, depuis la Maison Blanche d'un accord « merveilleux » qui va créer « des centaines de milliers d'emplois » aux Etats-Unis. Le Président américain a aussi félicité Ottawa d'avoir été partie prenante de ce nouvel accord (remplaçant l'Aléna vieux de 25 ans) que le Mexique avait déjà signé auparavant. Le milliardaire américain a par ailleurs assuré que Justin Trudeau était un « homme bien » admettant qu'il y avait eu de « vives tensions » entre les deux hommes mais que c'était réglé à présent. Mauvais timing pour Justin Trudeau, cette date butoir pour trouver un nouvel accord, imposée par Washington (30 septembre) tombe au même moment où les canadiens sont appelés aux urnes. Lundi, Justin Trudeau devra défendre ce nouvel accord qu'il cherchait être bon les canadiens. Il devra répondre aux critiques des producteurs de lait et aux électeurs québéquois qui doivent renouveler leurs députés provinciaux et leur gouvernement. De son côté, le ministre mexicain de l'économie, Ildefonso Guajardo a déclaré que le Mexique souhaiterait que le nouvel accord soit signé fin novembre à l'occasion du G20 de Buenos Aires, où les dirigeants des trois pays doivent être présents entre le 30 novembre et 1er décembre.