Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a appelé, mercredi 3 février à une Afrique soudée, solidaire et unie à l'occasion d'une session du Conseil exécutif de l'Union Africaine (UA). Il a ainsi insisté sur la nécessité d'une croissance inclusive qui permettra une intégration économique régionale et continentale d'une Afrique stable et développée. Intervenant à l'occasion de la 38ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union Africaine (UA), par visioconférence, pandémie oblige, le ministre des Affaires Etrangères a tenu à « féliciter la République sœur de Tunisie » pour avoir abrité la première plateforme régionale panafricaine pour le soutien et le développement des entreprises et des marchés inclusifs, issue du processus de concertation et de collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de la décision du 33ème sommet de l'Union africaine (UA). Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la vision du Maroc d'une Afrique intégrée à tous les niveaux, y compris politique et économique. En effet, il a estimé que notre continent devait passer par une croissance inclusive génératrice d'inclusion socio-économique en vue d'une intégration économique régionale et continentale qui créera une Afrique stable et développée. La Conférence de Casablanca toujours d'actualité A ce titre, il a rappelé cet élan panafricain qui avait déjà commencé dans les années 60 avec la Conférence de Casablanca en 1961 et continue jusqu'à aujourd'hui avec une nouvelle génération de leaders africains. Le Roi Mohammed V à l'époque avait réuni le 4 février 1961 la Conférence de Casablanca dans le but d'adopter la Charte de Casablanca et de favoriser l'unité du continent africain. En commémorant les 60 ans de cette Conférence, qui déjà à l'époque prônait une Afrique unie et solidaire, le Maroc souhaite « donner un caractère intemporel à l'esprit » et aux ambitions de cette Conférence. Cette vision de coopération Sud-Sud avait été définie par le Roi Mohammed VI lors de son discours au sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) en 2018, a rappelé le chef de la diplomatie. Et d'ajouter que le Roi Mohammed VI avait souligné que le « Maroc croit à un co-développement fondé sur la coopération interafricaine et la complémentarité économique, sur la solidarité active et la mutualisation des moyens et des efforts ». L'objectif affiché, « ériger notre continent en force dynamique et en acteur majeur sur la scène internationale, au bénéfice de nos populations », avait insisté le Roi Mohammed VI. Mais cela ne se résume pas seulement à l'intensification des échanges commerciaux et des investissements, car l'intégration « n'a de sens que si elle apporte des solutions aux défis sociaux et économiques auxquels font face nos pays frères en termes d'énergies, de sécurité alimentaire, de financement, de commerce et d'investissements », a indiqué Nasser Bourita lors de son intervention. Les défis de l'Afrique en 2021 L'année 2020 a été une année « très difficile » sous l'effet de la pandémie du coronavirus a affirmé le chef de la diplomatie marocaine. « L'incertitude instaurée par cette pandémie nous met face à la nécessité d'adopter, sur l'ensemble des chaînes de valeurs, des stratégies qui permettraient la mise en place d'écosystèmes inclusifs porteurs de valeur ajoutée et bénéfiques à tous », a-t-il déclaré En ce sens, il a estimé que l'Afrique doit développer une vision pour l'après-covid, et interagir avec ses partenaires pour que le continent puisse se préparer au contexte post-pandémie. Au niveau de la Commission de l'UA particulièrement, Nasser Bourita, a loué l'engagement de cet organe qui a enregistré d'importants progrès, citant à titre d'exemple l'entrée en vigueur de l'Accord sur le libre-échange continental, les réformes institutionnelles importantes qui ont été entreprises et les progrès enregistrés pour établir la paix et la sécurité dans le continent. Il a ajouté que d'autres défis se posent, notamment concernant le du renforcement du professionnalisme, de l'éthique et l'expertise au sein de la commission qui doit rester « loin de l'activisme et du manque de professionnalisme ».