L'ex-président sud-africain, Jacob Zuma, a affirmé lundi qu'il ne compte pas coopérer avec la Commission judiciaire d'enquête sur la corruption qui l'avait invité à plusieurs reprises à assister à ses auditions. Jacob Zuma ne compte pas respecter le jugement de la Cour constitutionnelle qui l'avait récemment obligé de comparaître devant la Commission anti-corruption, accusant le président de la Commission, le juge Raymond Zondo, de partialité. La Commission « ne peut attendre aucune coopération de ma part dans aucune des procédures à venir », a-t-il souligné, notant qu'il n'envisage pas de se rendre aux auditions de la Commission tant que M. Zondo est toujours son président, et ce même s'il est condamné. « Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour viendrait où un gouvernement démocratique en Afrique du Sud (…) se comporterait comme le gouvernement de l'apartheid en créant des procédures judiciaires pour viser spécifiquement des individus », a-t-il ajouté. Le jugement adopté à l'unanimité par les membres de la Cour constitutionnelle stipule également que Zuma n'a pas le droit de garder le silence devant la commission. Selon le juge, Chris Jafta, cette décision signifie que si Zuma ne comparaissait pas le 15 février conformément à sa convocation, et sans motif suffisant, il enfreindrait non seulement la loi sur les commissions, mais violerait un jugement émis par la plus haute juridiction sud-africaine. En novembre dernier, la Commission avait envoyé une nouvelle convocation à l'ancien président pour l'auditionner après sa décision de quitter la commission sans autorisation durant sa première audition tenue quelques jours plus-tôt. Zuma a démissionné en 2018 suite à de nombreux scandales politico-financiers, et a été remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d'éradiquer la corruption dans le pays.