Avec toutes les intempéries qu'a subies le Maroc, le problème des effondrements des bâtiments salubres ou insalubres revient au premier plan. C'est devenu une préoccupation majeure, quasi-quotidienne pour les citoyens comme pour les autorités sans que pour autant, le Royaume ne puisse les éliminer, ni même les faire évacuer de leurs habitants où à défaut de restructurer ou restaurer ceux n'ayant pas été complètement endommagés. Lors de ces récentes pluies qui inondent la ville de Casablanca, les Marocains ont pu à loisir suivre sur les réseaux sociaux le dramatique effondrement d'une maison dans le quartier de Derb Moulay Cherif à Hay Mohammadi, dans le gouvernorat d'Ain Sebaa ainsi que, d'autres, à travers le pays comme à Mohammedia notamment. Le ministère de l'Aménagement du Territoire National de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, pour l'heure et plus d'une journée après le drame n'a toujours pas communiqué à propos. Aucune donnée, concernant ces incidents n'ont été fournies à l'opinion public laissant les rumeurs les plus incrédules circuler par-ci par-là alors que des milliards de dirhams ont été alloués à ce programme. La lutte contre cet habitat indigne de l'humain est pourtant une priorité de l'action des pouvoirs publics. L'objectif premier visé, étant de faire d'évacuer les occupants de situations de précarité d'indignité et des logements et immeubles insalubres remédiables ou irrémédiables présentant des dangers pour leur sécurité ou celle du voisinage, ainsi que pour leur vie et santé, et toutes les belles paroles sur papier, etc. Les données officielles indiquent que la ville de Casablanca à elle seule a passé un contrat avec 20 000 bâtiments, en 2020 et un total de 11 500 familles qui vivaient dans ce genres de bâtiments en ont bénéficié, indiquant que 7 nouveaux accords ont été signés portant sur 3080 bâtiments. Cela porte le nombre à 14 000 bâtiments, tandis que 6 000 bâtiments risquent à tout moment de s'effondre sur leurs résidents. Le programme national de traitement des bâtiments délabrés coûte à l'Etat marocain plus de 4,8 milliards de dirhams, auxquels le ministère de tutelle précité contribue à environ d'un milliard de dirhams, le reste étant destiné aux autres intervenants. Il comprend 33 732 bâtiments, dont 80% sont en zone urbaine. Malgré les milliards que l'Etat a dépensés pour ce programme, ce qu'Hespress a retenu des avis des familles vivant dans l'immeuble effondré en question il y a deux jours à Casablanca, confirme qu'ils ont contacté les autorités dans le cadre du programme de réhabilitation des logements insalubres. Ils ont présenté la logistique matérielle et humaine, à l'autorité territoriale afin de trouver une solution. Mais les promesses faites par cette dernière n'ont jamais abouti ou été tenues d'où le drame. En revanche, un certain nombre de bâtiments contre lesquels des ordres de démolition ont été émis restent debout, encore dressés jusqu'à ce qu'ils s'effondrent sur leurs occupants. C'est d'ailleurs, ce qui s'est passé en 2017, après l'effondrement d'un immeuble aux environs de la mosquée royale de la vieille ville de Casablanca. Le Ministère de l'Aménagement du Territoire National de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville était sorti à l'époque, avec des éclaircissements indiquant que le bâtiment de trois étages avait été recensé par les autorités compétentes, et une décision a été rendue le 13 juin 2012 pour le démolir, expliquant qu'une famille parmi celles y vivant avait complètement refusé de le quitter. Sachant en cela que le traitement, des dossiers de ces bâtiments, doit être réalisé en pleine coordination et coopération avec toutes les parties concernées, familles y vivant et propriétaires de ces lieux. Nouzha Bouchareb, Ministre de l'Aménagement du Territoire National de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, a révélé que, dans le cadre du programme national de la restauration des bâtiments délabrés, depuis 2012 , que plus de 43 700 logements ont été dénombrés, dont 83% sont habités par des citoyens, confirmant que le gouvernement conçoit et déploie d'énormes efforts dans le cadre de ce programme afin de préserver des vies et améliorer les conditions de la population. La ministre a affirmé que le traitement du bâtiment délabré se déroule en plusieurs étapes, soit la démolition totale, soit la reconstruction lorsqu'il présente un danger ou la démolition partielle avec renforcement du bâtiment s'il est en mesure de continuer, soulignant qu'une compensation aléatoire est fournie aux propriétaires résidant. Ce qui n'est vraisemblablement pas le cas pour les victimes de ces derniers jours .