En Algérie, c'est un autre secret de Polichinelle, la voiture qu'elle soit neuve ou d'occasion est hors de prix pour la petite bourse du citoyen. Pour ce qui est des véhicules usagées, le blocage des importations ou le gel de l'importation des voitures de moins de trois ans, l'arrêt des usines d'assemblage, la fermeture des marchés des véhicules à cause soi-disant de la crise Covid ont fait flamber le marché du véhicule d'occasion à en exploser. Et puis quand la politique s'en mêle se procurer un véhicule à l'achat devient un véritable parcours du combattant. Au mois d'octobre du temps ou Abdelmadjid Tebboune était encore sain de virus et d'esprit, le ministre de l'Industrie Ferhat Aït Ali avait décidé, le 3 octobre dernier, de geler la mesure relative à l'importation des véhicules de moins de trois ans et ce, jusqu'à ce qu'un contrordre ne vienne le contredire dans sa bienveillance. Ferhat Ait Ali a cependant déclaré que le président de la république devra trancher sur cet engagement dès son retour de son séjour médical germanique et ce après que les députés aient enjoint l'exécutif, de lever le gel de l'importation de ces véhicules. En attendant, la baisse de l'offre pèse lourdement sur les prix à tel point qu'un véhicule de dix ans se vend plus cher que son prix d'achat neuf à croire qu'en Algérie on fait dans le millésime. Le principe du véhicule perdant sa valeur au fil des kilomètres est inversé. A titre d'exemple une voiture Volkswagen Polo 2013, roulant à l'essence et dotée d'un moteur 1.4 100 ch, dont le compteur affiche plus de 100 000 km est mise à la vente à partir de 1,85 million DA (11 500 euros) plus que le prix du neuf il y a huit ans. La Renault Symbol coute dorénavant 1,65 million de DA, la Kia Picanto 1,5 DA, le prix d'une Peugeot 207 diesel immatriculé 2013. Le véhicule en question se vends à 162 million de DA etc... C'est bien connu : les prix de l'automobile évoluent suivant la règle bien connue de l'offre et de la demande. Or, en Algérie, on a cessé l'importation des véhicules en plus d'avoir fermé les usines de montage voilà de cela plus d'une année diminuant ainsi drastiquement l'offre avec pour conséquence l'explosion des prix des véhicules sur le marché de l'occasion. La voiture devenant du coup, tout simplement inaccessible même aux citoyens aux revenus moyens. Quant aux revenus modestes, l'automobile c'est de l'utopie. Ce phénomène est récurrent depuis le début de l'année 2020, les prix des voitures d'occasion sont majoritairement en hausse exponentielle en Algérie. La flambée des coûts des véhicules de seconde main a incroyablement augmenté d'au moins 30 % par rapport à l'année précédente à cause de l'indisponibilité des automobiles neuves. L'on s'attend à ce que les prix des voitures d'occasion atteignent de nouveaux records dès le début de l'année 2021 avec quasiment 50% et devraient facilement dépasser les 60% d'ici le mois de juin 2021. Le Dinar étant en dépréciation, l'unité valant, en restant large 0,0062 euro. Et avec cela les choses ne semblent guère s'arranger pour l'Algérien lambda du moins pour celui qui a ménagé sa monture et qui veut voyager. En effet, le montant de l'allocation touristique annuelle réservée aux Algériens désireux de se rendre à l'étranger a été revue à la baisse. C'est la dépréciation du dinar sur le marché officiel qui a eu pour conséquence cette réduction qui passe désormais à 93 euros. Déjà estimé dérisoire lorsqu'il s'élevait à 150 euros ce montant a pour seul effet de renchérir encore plus le marché noir des devises en Algérie. Cette faible dotation touristique ne peut même pas payer le transport en taxi de l'aéroport ou, tout au plus, une nuitée dans un hôtel non classé. De ce fait pour voyager de l'Algérie il faut être dans l'illégalité et donc à la merci des autorités. Seule une catégorie minoritaire et épargnée d'Algériens peut voyager en toute quiétude, quant aux autres ils se voient obligés de s'en remettre au marché parallèle des devises où ils doivent payer rubis sur ongle pour effectuer des opérations de change. Une situation dont les seuls bénéficiaires sont les cambistes et les gros changeurs de devises qui gèrent ce qui est devenu aujourd'hui un véritable lobby en Algérie.