Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont entamé une phase intensifiée de pourparlers alors que les deux parties s'efforcent de convenir d'un accord commercial sur le Brexit d'ici mercredi soir. Bien que les deux parties disent que les pourparlers pourraient se poursuivre après Noël, elles partagent le désir de conclure un accord d'ici mercredi soir si possible, alors que les négociateurs, épuisés, passent le relais à leurs chefs politiques. «Rien n'est impossible», a déclaré un responsable britannique, tout en soulignant que des différences importantes subsistaient. A huit jours de la rupture définitive, les deux dirigeants multiplient les échanges depuis lundi pour débloquer au niveau politique des pourparlers embourbés, selon des sources européennes. Von der Leyen et Johnson ont organisé des appels réguliers au cours des dernières 24 heures, selon des responsables britanniques et européens, prenant le contrôle pratique des négociations dans le but de parvenir à un compromis sur les droits de pêche de l'UE dans les eaux britanniques. En effet, l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques reste l'ultime point d'achoppement des discussions, par ailleurs quasiment bouclées, y compris sur les sujets jusque là problématiques, comme la manière de régler les différends et les mesures de protection contre toute concurrence déloyale. Le Parlement européen a déjà déclaré qu'il ne procéderait pas à un vote de ratification avant la fin de l'année, l'UE explorant désormais une approche provisoire connue sous le nom d '«application provisoire». L'UE a offert de sacrifier 25% de ses droits de pêche existants d'une valeur de 650 millions d'euros dans les eaux britanniques dans le cadre d'une période de transition de six ans. Le Royaume-Uni cherchait à réduire de 35% à 60% si une gamme plus large d'espèces était prise en compte dans les calculs. Londres et Bruxelles espèrent parvenir à un accord mercredi ou jeudi, ce qui laisserait en théorie suffisamment de temps pour qu'il entre en application le 1er janvier, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier dernier, aura définitivement abandonné le marché unique. Faute d'accord, les échanges entre l'UE et Londres se feraient selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane, de quotas, ainsi que de formalités administratives susceptibles d'entraîner des embouteillages monstres et des retards de livraison.