Dans sa politique de lutte contre « l'islamisme radical » mais pas « contre les religions », le gouvernement a présenté mercredi un projet de loi, comprenant plusieurs mesures allant de l'éducation aux associations en passant par la haine en ligne ou le financement des cultes. « Les principes de laïcité « font l'objet d'attaques répétées, insidieuses et ce travail de sape est bien souvent le fait d'une idéologie pernicieuse portant le nom d'islamisme radical », a souligné Jean Castex qui a détaillé mercredi depuis l'Elysée le texte, entouré des principaux ministres concernés. Le projet de loi intervient suite aux inquiétudes majeures des Français, d'un attentat à l'autre, jusqu'à la décapitation de l'enseignant Samuel Paty mi-octobre. Selon un sondage Via Voice commandé par LREM en novembre, 88% des Français se disent préoccupés par la montée de l'islamisme, dont 58% « très préoccupés ». « Ce projet de loi n'est pas un texte contre les religions, ni contre la religion musulmane en particulier », a insisté le Premier ministre. « C'est à l'inverse, une loi de liberté, c'est une loi de protection, c'est une loi d'émancipation face au fondamentalisme religieux et, plus généralement, face à toute idéologie ou dérive qui poursuivrait les mêmes finalités », a-t-il ajouté. Cette loi vient aussi renforcer le contrôle du fonctionnement et du financement des associations. Certaines jugées controversées telles que CCIF et BarakaCity ont déjà été dissoutes. D'un autre côté, les lieux cultes seront également passés à la loupe, alors que le gouvernement a lancé des opérations contre des dizaines de mosquées « soupçonnées de séparatisme ». Elle prévoit également un meilleur encadrement de la haine en ligne, crée un « délit de pression séparatiste » pour protéger les fonctionnaires victimes de menaces ou violences. Il consacre l'interdiction des certificats de virginité. Autre mesure phare, l'extension du devoir de neutralité aux salariés des entreprises délégataires de service public, comme les transports en commun.