La commission européenne a exigé, mercredi 26 septembre, le respect de la loi européenne par la compagnie irlandaise « Ryanair », engagée dans un bras de fer sans précédent avec son personnel de cabine, à deux jours d'une grève européenne annoncée par les syndicats comme « la plus grande de l'histoire » de la compagnie à bas coût. « Le respect du droit communautaire n'est pas quelque chose sur lequel les travailleurs devraient avoir à négocier, ni quelque chose qui peut être fait différemment d'un pays à l'autre », a insisté la commissaire européenne aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, dans un communiqué. Cette déclaration a été publiée à l'issue d'une rencontre que la commissaire européenne a eue avec le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, à la demande de ce dernier pour discuter du conflit social chez la compagnie dont les salariés réclament l'instauration d'un vrai dialogue social et l'application des législations nationales sur le travail et non la seule législation irlandaise. « Ce n'est pas le pavillon de l'avion qui détermine la loi applicable. C'est l'endroit d'où les travailleurs partent le matin et reviennent le soir, sans que l'employeur ait à couvrir les frais », a rappelé la Commission européenne. Et de conclure : « Avec le succès vient aussi la responsabilité. Le marché intérieur n'est pas une jungle: il comporte des règles claires sur la mobilité équitable du travail et la protection des travailleurs ». Les syndicats de personnels navigants de Ryanair en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, au Portugal et en Espagne ont annoncé un débrayage de 24 heures le 28 septembre, un mouvement qu'ils comptent organiser tous les mois jusqu'à ce que leurs revendications soient exaucées. La grève pourrait aussi concerner d'autres pays, comme l'Allemagne, ainsi que des organisations de pilotes. Ryanair a annoncé mercredi sa décision d'annuler 150 vols en prévision de la grève de vendredi. Le transporteur irlandais qui revoit ainsi à la baisse sa première estimation de 190 suppressions de vols, explique que la majorité de ses salariés travailleront normalement, ce qui lui permet d'assurer plus de 92% de ses 2.400 vols prévus ce jour-là.