Le sommet du G20 en sa quinzième édition qui se tient à Ryad en Arabie saoudite se déroule ce week-end sous un format virtuel ce qui risque d'en voir sa portée limitée, malgré un menu chargé notamment concernant les conséquences de la pandémie de Covid-19. Le sommet sera présidé par le roi saoudien, Salmane bin Abdulaziz. L'Arabie saoudite est le premier pays arabe à organiser cette grand-messe économique. L'objectif premier, pour cette édition, amortir le crash causé par la pandémie partout dans le monde. Ce G20 est a minima parce que les chefs d'Etat et de gouvernement seront privés des rencontres physiques et des apartés qui en découlent et qui souvent sont les plus fructueux. « Bien que les circonstances soient loin d'être idéales, « show must go on » le spectacle doit continuer et les Saoudiens doivent profiter au maximum de la réunion », a déclaré Robert Mogielnicki, chercheur résident à l'Arab Gulf States Institute à Washington. Au sommet de l'agenda du Groupe des 20 grandes économies ce samedi et dimanche, se trouve un plan d'action COVID-19 et des mesures pour endiguer l'impact de la pandémie sur les économies mondiales, y compris l'allégement de la dette des pays les plus pauvres. A la veille du sommet, plusieurs dirigeants – la Première ministre norvégienne Erna Solberg, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le directeur de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ont adressé un courrier au roi Salmane d'Arabie saoudite en tant que président du G20 cette année. Ils estiment que les pays membres doivent aider à combler un manque de 4,5 milliards de dollars dans le fonds (ACT-Accelerator) de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour notamment distribuer des vaccins contre le coronavirus. L'ACT-Accelerator est un dispositif de coopération internationale mis en place sous l'égide de l'OMS pour s'assurer que les pays développés ne monopoliseront pas les traitements, les tests et les vaccins contre le coronavirus. Vendredi, lors d'une conférence de presse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a aussi dit espérer un nouvel engagement des Etats-Unis en faveur du multilatéralisme, notamment contre la pandémie et dans la lutte contre le réchauffement climatique, avec le président élu Joe Biden. « L'économie mondiale est à un tournant critique », a prévenu pour sa part Kristalina Georgieva, la patronne du Fonds monétaire international. Le roi a salué la présidence du royaume du G20 comme preuve de son rôle clé dans l'économie mondiale. Jeudi, le ministre des Médias a déclaré que la gestion du G20 et l'obtention de bons résultats pendant la pandémie étaient une source de fierté. La nature virtuelle de l'événement s'aligne au moins sur les ambitieux programmes numériques et les initiatives axées sur la technologie de l'Arabie saoudite, « un point lumineux au milieu des perturbations liées au coronavirus », a déclaré Mogielnicki. Le royaume wahhabite a fait la promotion de l'événement chez lui avec une campagne médiatique robuste et sur des panneaux d'affichage dans ses villes. Le G20 est un groupe composé de dix-neuf pays et de l'Union européenne. L'Asie est le continent le mieux représenté avec sept pays, l'Arabie saoudite, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, la Turquie et la Corée du Sud. Le Vieux Continent est représenté en plus de l'UE par la France, l'Allemagne, le Royaume Uni, l'Italie et la Russie. L'Amérique du Nord, par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, l'Amérique du Sud par l'Argentine et le Brésil, l'Océanie par l'Australie et en bon dernier, l'Afrique du Sud. Le G20 se caractérise par trois de ses formes G20 (diplomatique) regroupant des chefs d'Etat et de gouvernement, G20 finance regroupant les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales et, depuis 2010, G20 sociaux réunissant les ministres de l'emploi.