L'auteur de l'attentat de Nice à l'église Notre-Dame, survenu hier jeudi, est Brahim Aouissaoui, un Tunisien âgé de 21 ans issu d'une famille nombreuse, comptant huit filles et trois fils et habitait avec ses parents dans une maison simple dans la ville de Bou Hajla, petite bourgade de Tunisie située entre Kairouan et Sfax, dans le centre de la Tunisie. Selon sa mère, interrogée par Le Figaro, l'homme a été réparateur de mobylettes après avoir quitté le lycée. Son frère a précisé qu'il lui aurait dit vouloir venir en France pour trouver du travail : « Il a dit qu'il allait en France car c'est mieux pour le travail et qu'en Italie, il y a trop de monde. Ça ne fait pas un mois et demi qu'il a effectué la traversée, arrivant d'abord en Italie où il a travaillé à la récolte des olives », explique-t-il. L'assaillant est arrivé en France, la veille de son forfait, mercredi 28 octobre 2020 en provenance d'Italie. Il avait rejoint l'île italienne Lampedusa clandestinement le 20 septembre dernier avant d'être arrêté deux semaines plus tard, le 4 octobre. Cinq jours plus tard, son passage est recensé dans un centre pour migrants de Bari, dans le sud de l'Italie, où il reçoit une aide par La Croix Rouge italienne. Il a été visé par une obligation de quitter le territoire italien, avant d'être finalement laissé libre. L'assaillant était porteur d'un « document de la Croix-Rouge italienne »mentionnant une date de naissance, ainsi que la nationalité tunisienne. Ces papiers ont été authentifiés comme étant bien ceux de l'auteur des faits, « inconnu au fichier national des empreintes digitales et également inconnu des services de renseignements ». Brahim Aouissaoui a lui-même donné ou décliné son identité aux enquêteurs affirmant avoir agi seul. Le jeune homme, âgé de 21 ans, qui est entré en Italie via Lampedusa, a été visé par une obligation de quitter le territoire italien, avant d'être finalement laissé libre. L'enquête est en cours pour déterminer les circonstances de son arrivée en France et les éventuelles complicités. Dans ce cadre une personne âgée de 47 ans soupçonnée d'avoir été en contact la veille des faits, avec l'assaillant a été placée en garde à vue. Lors de son interpellation, Brahim Aouissaoui était en possession, d'« un Coran et deux téléphones » ainsi que de « deux couteaux non utilisés » découverts dans un sac. L'hypothèse de l'islamiste radical est plus que probable. Après avoir été « neutralisé », il a été transporté à l'hôpital en urgence absolue. Jeudi soir, son pronostic vital était encore engagé. Pour le ministre de l'Intérieur français, cet homme faisait « l'objet d'un décret de reconduite italien », mais, précise le ministre, « il n'a pas été exclu pour des raisons que l'on peut éventuellement comprendre, à cause du Covid ou du manque de place dans les centres de rétention ». « Je n'en veux pas au gouvernement italien (mais) il a été repéré sur (leur) territoire, et est venu (en France) commettre un attentat », a ajouté Gérald Darmanin. Selon sa famille, le jeune homme s'était tourné vers la religion et s'était isolé ces deux dernières années. « Cela fait à peu près deux ans et demi qu'il fait la prière. Il allait du travail à la maison, ne sortait pas et ne se mélangeait pas avec les autres», détaille sa mère. Auparavant poursuit-elle, « il buvait de l'alcool et consommait de la drogue ». Brahim Aouissaoui avait déjà tenté la traversée périlleuse de la Méditerranée pour l'Italie, en vain, et n'avait pas prévenu ses proches de ce nouveau départ, selon son frère.