Le sang dont il est coutume de dire qu'aucun traitement ni médicament de synthèse ne peut s'y substituer est par ces temps voués à Dame Covid, devenue une denrée rare, si rare, que les stocks ou réserves au niveau national n'atteignent pas les fameux sept jours recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La situation est telle que notre suffisance se limite au meilleur des cas à 4 voire 5 jours. « Nous avons un stock de sécurité de quatre jours », nous dit le Dr El Amraoui Najia, médecin responsable de la communication et promotion au Centre national de transfusion sanguine et d'hématologie de Rabat (CNTSH). « Cela est valable pour quelques centres car d'autres sont à l'aise dans leur stock. Il y a va de soi que ce sont les grands villes qui disposent de Centres hospitaliers universitaires (CHU) qui s'en ressentent le plus comme Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Tanger et Oujda qui ne bénéficient tout au plus, que de quatre jours de réserve », poursuit Madame El Amraoui Najia. D'où la nécessité de donner son sang. « Les besoins de ces villes varient entre 150 et 500 poches par jour, le Maroc a besoin de 900 dons en sang par jour afin de pouvoir satisfaire tous les malades en exigence de sang » nous explique notre interlocutrice jointe par Hespress.fr. Après prélèvement, on dissocie le sang en trois composants, le concentré des globules rouges, le concentré des plaquettes standard et le plasma pré congelé. De facto 900 donneurs permettent d'obtenir 2700 poches soit une de chaque. Dans l'histoire, les plaquettes ont la durée de vie la moins consistante (5 jours) d'où l'urgence en la matière. Celle du concentré des globules rouges est d'un mois et demi tandis que le plasma qui sert à la fabrication de certains médicaments spéciaux est d'une année. Notre pays étant à la limite de l'autosuffisance et dont la moyenne des donneurs s'établit à 1,2% à l'international la responsable de la communication et promotion au CNTSH souligne à cet égard. « Au Maroc globalement on a quelque 345 000 personnes chaque année qui ne rechignent pas à donner de leur sang, ce qui nous ramène à être dans la bonne moyenne (1%) qui nous aligne ainsi à l'internationale ». Et d'ajouter : « Il est certain que cette crise sanitaire due au coronavirus (Covid-19) a impacté la transfusion sanguine. Mais l'on peut dire que la transfusion d'avant n'est pas celle actuelle, surtout en cette période d'après celle estivale et rentrée scolaire, il est une réticence, les gens ayant une appréhension somme toute naturelle ». En fait, nous dit-elle encore, « cette situation n'est pas propre qu'à notre pays. A l'internationale, la France le Canada et autres pays sont également marqués par une pénurie des réserves ». Madame Najia El Amraoui poursuit, « Aussi dans cet esprit nous tentons à notre niveau de rassurer le citoyen. Nous faisons tout le nécessaire afin de sécuriser au maximum la transfusion : Notre matériel de collecte (seringue etc.) est à usage unique, la distanciation est respectée, les donneurs comme les collecteurs sont soumis au port obligatoire du masque usent de gel hydro-alcoolique à l'entrée comme à la sortie, nos centres sont désinfectés au quotidien ». Et de conclure « les médias pour nous autres sont un partenaire incontournable aussi nous leur faisons appel afin qu'ils fassent passer des messages pour sensibiliser les citoyens sur cet acte citoyen et humain pour que les Marocains s'y adonnent sans restriction, surtout en ces temps de crise sanitaire que traverse le Royaume. » A la question de savoir si le CNTSH ciblait des pans de société particuliers en cas d'urgence Madame El Amraoui a déclaré, « A notre première campagne au début de la crise sanitaire, nous avons pu aborder la pandémie dans les meilleures conditions grâce au soutien de le DGSN et des Forces auxiliaires auxquelles nous devons une collecte de sang des plus efficientes. Cela a incité les citoyens à rallier en nombre nos centres. Nous sommes fiers de notre partenariat avec le département de l'Intérieur ». La responsable de la communication et promotion au CNTSH de Rabat a tenu à rappeler que dans la politique d'aller vers le donneur en tant que collecteur, la disposition en plus des centres fixes, d'unités mobiles qui vont à la rencontre du citoyen. Cette collecte de sang est organisée selon un planning périodique en fonction de la disponibilité des équipes dans les grandes villes du Royaume et il y a même des caravanes dans les deux plus grandes métropoles qui sont stationnées dans des points sensibles où abondent les citoyens et qui collectent du sang en dehors des heures de travail.